Société : « Assemblage d’hommes qui sont unis par la nature ou par des lois ; commerce que les hommes réunis ont naturellement les uns avec les autres. » (wiktionary.org)
L’anthropologue américain Jared Diamond, nous invite à comparer nos sociétés modernes aux sociétés traditionnelles pas si « sauvages » que ça ! Nos sociétés modernes sont toujours aussi peu tolérantes envers des formes archaïques, comme le montre chaque jour l’extinction des derniers peuples nomades d’Amérique (indiens, inuits) d’Europe (tziganes), d’Asie (éleveurs mongols, etc.) ou d’ailleurs. La pensée unique qui nous conduit à ériger une seule forme de vie sociale possible. Mais on ne peut s’asseoir sur son passé, sur l’histoire d‘autres civilisations, si on veut correctement envisager l’avenir de notre société. On a tant à apprendre.
Pas de société sans autorité (?)
L’autorité a toujours été une nécessité pour structurer la société. Une garantie de discipline contre le chaos !
Une forme de protection pour les membres de la Cité. Autorité religieuse, autorité politique de droit divin, autorité scolaire du maître d’école (respectée par tous, parents et enfants) au XIXème siècle et durant une partie du XXème siècle. Parallèlement, Adam Smith et ses thèses révolutionnaires se propageant à grande vitesse, la révolution industrielle et le développement de la bourgeoisie et du matérialisme ont fait exploser tous les codes. L’autorité traditionnelle, ancrée sur les fondements de la morale religieuse et de la morale laïque, a coulé à pic ! Pourtant le même Adam Smith était au départ un moralisateur et espérait préserver l’intérêt général avec sa « main invisible ». Mais s’est-il trompé, il y a 250 ans, ou l’a-t-on interprété comme cela nous arrangeait ? La bonne réponse est…
Le XXème siècle a achevé de consacrer le triomphe du matériel sur le spirituel, de l’individualisme sur le collectivisme, de la liberté sur la contrainte et sur les règles. Doit-on regretter, avec impuissance, un tel glissement ? Est-ce une fatalité ? En réalité nous n’avons pas tout abandonné au profit du mouvement libéral et libertaire. L’explosion des contentieux, la judiciarisation de la société constitue peut-être un indice…
Face à certains excès, on a créé des autorités financières. L’Autorité des Marchés Financiers en France, qui trouve son équivalent un peu partout où les marchés boursiers doivent être surveillés, tel un père de famille avec son fils adolescent devenu rebelle et instable. Ou encore le FMI, que le dogmatisme a poussé à la faute, au point d’être taxé de « pompier-pyromane ». Quid de l’ONU et de l’ensemble de ses ramifications ? Ses fréquents appels à la raison jouissent encore d’une certaine autorité. Avec l’OMC on a essayé de créer une gouvernance économique mondiale, plus forte que les accords du GATT, plus autoritaire au sujet des contentieux entre pays.
Pour que l’autorité revienne et soi crédible, elle doit couvrir tous les problèmes collectifs. Elle doit être reconnue et suivie au plan mondial ou du moins par une large majorité de pays. Certains prédisent l’émergence, par nécessité, d’une autorité concernant l’environnement. On lui souhaite bon courage au vu de la lenteur des progrès négociés. Justement, c’est bien la négociation qui a remplacé l’autorité naturelle du passé. Mais la négociation a sa propre dynamique. Elle permet toutes les remises en cause, tous les retournements de situation. Tout cela était quasiment impossible lorsque seule l’autorité gouvernait la société.
Si l’autorité n’est pas souhaitée par un marché globalisé et débridé, elle peut l’être par le politique dans ses rêves de puissance et par le citoyen dans sa soif de vengeance. Vox populi, vox dei.
Attention à ce que le retour de balancier de l’autorité, ce recadrage nécessaire, ne se radicalise pas avec son lot de répressions violentes au détriment de la démocratie.
Laurent
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