Cela fait maintenant quelques temps que certains habitants de cette planète se creusent la tête pour tenter d’éviter le pire. Préserver, limiter (et militer, pour le bien commun). Avertir, alerter, éveiller une prise de conscience locale, nationale ou pourquoi pas (on peut rêver…) globale, planétaire. Tout cela était un peu l’acte I d’une forme de réveil collectif. Réveil souvent empêché, repoussé, retardé. Tout ceci avant de se prendre de plein fouet le « mur des réalités ».
Toutes ces manœuvres environnementalistes – ou écologiques, ou alternatives, bref salvatrices – ont porté leurs fruits. Comme à Fontainebleau, haut-lieu de nature jadis si prisé par les artistes de la mouvance pré-impressionniste, en 1948, lorsque fut créée l’UICN (union internationale pour la conservation de la nature).

A l’époque, en plein après guerre, le concept d’union sacrée (au sens figuré) a plutôt été traduit en actes de reconstruction avec la CECA (charbon et acier, 6 pays européens) en 1951 puis, en 1957, la célèbre CEE. Business first, et développement économique, étaient au centre des priorités internationales. Avec le soutien très clair de nos alliés transatlantique, toujours prêts à soutenir ce genre d’initiatives… Le doux commerce pour faire la paix, durablement !
Mais nous avons basculé. La croissance est devenue la norme, la prospérité économique le nouveau mantra. Pourtant il n’aura échappé à personne, à titre individuel du moins, que ce n’est pas nécessairement l’argent qui fait le bonheur. Ou pour reprendre le vieil adage indien : « Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonné, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas ! »
Et puis comme si tout cela ne suffisait pas à combler nos pulsions égotiques et matérielles, nous n’avons rien trouvé de mieux qu’un peu plus d’artificialisation et de distanciation : mondialisation (délocalisations, déconnexion accrue, désancrage) et son pendant technologique (robotisation, dématérialisation, numérisation…) Cette accélération laisse sur le bas-côté les véritables initiatives « positives », largement dépassées par la poursuite effrénée de la course au développement, à l’urbanisation, à la déforestation, etc. Et pourtant les SFN (solutions fondées sur la nature) ne sont ni une lubie, ni un délire de scientifiques ou d’autres « doux rêveurs ».
Mais comme toujours, de la parole aux actes, il y a un fossé. L’hubris et l’aveuglement court-termiste restent la norme. Et la course folle du Titanic de se poursuivre, presque inlassablement.









