Pythagore, premier gourou vegan ?

Vers 530 avant notre ère, dans la Grèce présocratique, Pythagore n’allait pas seulement léguer aux générations futures ses pensées et ses calculs. On se souvient surtout du théorème de Pythagore, au sujet du carré de l’hypoténuse d’un triangle rectangle (AB²+BC²=AC² lorsqu’un triangle ABC est rectangle en B). Pythagore, comme Thalès, semble avoir été enfermé à jamais au panthéon des précurseurs de la géométrie. Rares sont ceux qui sont allé voir les autres rubriques de son CV ! Et pourtant, Pythagore nous a légué une vision de la société, dans un rapport mesuré entre l’homme et la nature.

Non-violence à l’Antiquité

Les âmes se réincarnent dans l’ensemble du vivant et, d’après le sage de …, aucun être de sang ne peut servir de nourriture à un autre être de sang. Pythagore aurait donc été le premier philosophe de la non-violence !

Les sceptiques trouveront certainement un peu ridicule cette dichotomie entre, d’une part, les animaux « êtres de sang » et le reste du vivant (notamment les végétaux). En tout cas, Pythagore aura été en Occident l’un des précurseurs de ce qu’on appelle aujourd’hui le végétarisme. La différence entre l’époque antique et l’époque actuelle tient au fait qu’aux arguments éthiques se sont ajoutées d’autres raisons : écologiques, économiques et sanitaires.

Selon Renan Larue, professeur de littérature française et d’études véganes à l’Université de Californie à Santa Barbara : « Loin d’être une préoccupation récente de bobos ou de snobs en mal de distinction, la question animale est déjà posée de manière insistante par les plus grands intellectuels de l’Antiquité. »

A l’époque, Renan Larue le rappelle, renoncer aux grandes fêtes carnivores célébrées en l’honneur de Zeus, d’Apollon ou d’Aphrodite implique de remettre dangereusement en cause la société et ses piliers politiques et religieux. Voyez d’ailleurs, aujourd’hui encore, la tentation des carnivores de traiter les végétariens de dangereux sectaires.

Lubies de citadins et d’ados rebelles ?

Aujourd’hui et peut-être à la différence de l’Antiquité, aux questions éthiques le fait écologique est venu enrichir le débat, en mode « manger moins de viande (ou plus du tout) pour sauver la planète ». Sauver les sols, lutter contre la déforestation, préserver les ressources en eau et en énergie. Avec à la clé une économie moins carnée, moins prédatrice sur l’environnement, et du coup plus « durable ». Cerise sur le gâteau, une société plus axée sur le végétal que sur l’animal assurerait une meilleure santé, des économies au niveau tant des individus que de la collectivité (assurance santé).

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Pythagore

Si Pythagore réapparaissait aujourd’hui, que dirait-il de notre société moderne ? Que Descartes et ses acolytes, avec leur concept d’animal-machine dénué de toute sensibilité, étaient vraiment tombés sur la tête ! Il nous inviterait certainement à refaire le procès de la modernité et de l’industrialisation de l’agriculture, notamment de l’élevage intensif aux pratiques aveugles. Comment peut-on décider quelle espèce vivante est capable d’éprouver de la douleur ? Les conditions de vie de la plupart des animaux d’élevage sont, sauf exception, indicibles. Et pour finir, les abattoirs modernes ne sont-ils pas devenus des armes de destruction massive du lien entre l’homme et le reste du vivant ?

Laurent

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