La haine et la bêtise ricanent. Croyant avoir gagné, triomphé ce 7 janvier.
L’intolérance, l’extrémisme se frottent les mains, à l’abri des regards émus, sincèrement émus.

Que cette haine de l’autre et de tout ce qui est autre, nourrie d’incompréhensions, de propagande et de désamour,
est désespérante ! Il faut bien l’admettre !  Après le choc, la grande tentation pour chacun de nous
sera de tout vouloir justifier, même l’injustifiable barbarie. Tentation curieuse et tenace, proche
d’une réaction de deuil.

Le terrorisme, cette pulsion morbide préméditée et médiatisée, souhaite une fois de plus
faire vaciller une société démocratique qui panse tous les jours ses plaies.
Qu’il est laid ce déferlement militaire hi tech, qui ne mène nulle part.

Comme toujours, ni la vérité ni la liberté ne peuvent être longtemps atteints.
Une pensée pour ces joyeux dessinateurs qui avaient eu l’audace de se croire tout permis, et qui
du coup pensaient qu’on pouvait rire de tout, à commencer par soi-même (humilité).

Une pensée pour cet économiste et enseignant à l’accent chaleureux, à la pensée libre, hors-cadre,
également victime de cet accès de folie organisée.

Vu de l’étranger, ce « 11 septembre des esprits » en rappelle d’autres, le plus souvent vus et vécus d’ailleurs.

Mais comment, même loin, ne pas être solidaire ? Comment rester indifférent ?

N’ayons – surtout – pas la faiblesse de la peur. On peut parfois être lâche, détaché.
Pas cette fois.

Tous Charlie

Laurent