Depuis la station spatiale ISS (International Space Station), une expérience scientifique assez atypique est en cours de réalisation. Exit les tests biologiques et les belles photos façon Thomas Pesquet !  Embarqué par la fusée Soyouz le mois dernier, Alexander Gerst, un astronaute allemand d’origine grecque par sa mère Eugenia, a cherché depuis son poste d’observation à traquer les ondes Alpha. Rappelons que ces ondes permettrait d’accéder à ce que des scientifiques dénomment depuis peu le rayonnement de l’esprit (ou rayonnement des esprits – comme souvent dans la communauté scientifique, il y a débat !) Avec l’espoir d’y « voir plus clair », à 400 km au-dessus du plancher des vaches…

L’ISS a l’aplomb de la Grèce

Lorsque l’ISS est passé, le 27 juin dernier, à l’aplomb de la mer Égée, l’esprit de Platon flottait encore à quelques encablures de la capitale grecque, là où le père de la philosophie occidentale est décédé en l’an 347 ou 348 avant notre ère ! Plus surprenant encore, l’ancien élève de Socrate (enfin, ce qu’il en reste !) serait perclus de douleurs en cette période de l’année où, en France comme ailleurs, de vaillants enseignants s’évertuent à corriger des copies de philosophie. Rien que de parler de « copies » en philo l’exaspère ! Info ou intox ? Aurait-on là-haut abusé des quelques liquides tolérés à bord de la très cosmopolite ISS ?

Par extrapolation, le scientifique allemand estimerait que, découragé par la banalisation de l’enseignement moderne de la philosophie, l’esprit de Platon préférerait qu’en Allemagne, en France et ailleurs, l’examen soit tout bonnement supprimé ! Un « cri de l’esprit platonicien » qu’on pourrait résumer par la formule suivante : « arrêtez de tout massacrer !« 

Très à cheval sur les mots, notre vieux bougon d’Athènes se plaît à nous rappeler que la philosophie, c’est l’amour de la sagesse et aussi une longue quête du sens de la vie. Pas juste une discipline ! Encore moins un savoir « prêt-à-porter » avec ses « grands créateurs » (Socrate, Platon, Aristote pour ne citer que les plus grands designers grecs). Finalement, deux millénaires après sa disparition corporelle, Platon n’a pas perdu de son sens de la répartie, lui dont l’œuvre est principalement constituée de dialogues.

Il ne reste plus qu’aux ministres de l’Éducation nationale, un peu partout ici-bas, de faire preuve d’un peu plus de réalisme et d’envisager enfin d’accorder une vraie place à la philosophie, et pas juste un coin du programme de l’enseignement au lycée !

Laurent