Victimes consentantes et anthropocentrisme

Victimes consentantes

Le génie humain et la volonté inconsciente de prédation ont déjà causé beaucoup de dégâts tant du côté de la nature que du côté de l’homme lui-même. Dégâts moraux et dégâts corporels ou physiques.
Le génie humain a créé, en parfaite autonomie sinon sous influence « divine » un incroyable éventail de systèmes politiques : dictature, empire, monarchie, démocratie, etc. Dictature et prédation : le lien est tout trouvé ! Quant à la monarchie, c’est une forme de prédation de l’homme sur l’homme justifié par un sacro-saint « droit divin ». Belle imagination et belle exploitation des plus faibles. Et au passage, colonisation et esclavage pour maximiser la prédation !

Que penser aussi de la dévotion aveugle, du fanatisme ou encore aujourd’hui de l’incroyable bêtise autour des « peoples » ? Nouvelle religion médiatique ? Toute forme d’admiration des puissants ou des (pseudo-)célèbres ne revient-elle pas toujours à se rabaisser, à créer une forme de soumission ou du moins de dépendance ? La dévotion aveugle envers le puissant ou le « people » n’empêche-t-elle pas de penser librement, voir d’agir librement ? Mais laissons fumer cet opium autorisé un peu encore…

Bien évidemment la motivation première des « proies » passe par l’identification, le transfert, l’envie et le besoin d’échapper à soi-même.  Et si le bonheur simple et sobre était l’antidote à ce monde, à haute dose, toxique ?

 Anthropocentrisme

La science utilitaire, les révolutions industrielles et l’urbanisation ont finit par séparer l’homme de la nature ! Le divorce a été prononcé suite aux Lumières et un certain Descartes, qui a placé l’homme au-dessus de la mêlée. Un homme qui, comme certaines tomates ou concombres, vivrait « hors sol ».
Belle plante, tout de même… Après tout, certains rêvent encore d’une vie extra-terrestre, ce ne serait que l’étape suivante. A-t-on oublié à ce point nos racines, nos origines pour poursuivre notre émancipation aveugle ou pire, notre « divorce » avec la terre qui a jusqu’ici permis à l’homme de prospérer ?

On ne divorce pas de ses parents, on peut au mieux tenter de trouver son indépendance, s’éloigner de toute obligation. Et divorcer de la terre ? Certains en ont rêvé, d’autres en rêvent encore, malgré le rabotage des budgets de la NASA et autres agences spatiales. Mais on ne peut interdire de rêver !

Dans de nombreux pays ayant connu la misère, les guerres, seule une grande fuite en avant permet d’oublier. L’oubli est un devoir. Le consumérisme et le passage à la modernité « occidentale » devraient permettre d’effacer les douleurs du passé. Ce n’est hélas sans compter sur d’autres « douleurs », d’autres maux comme l’obésité, les excès en tout genre, les maladies chroniques en tout genre aussi. Il faut pourtant chasser le mauvais, le passé, les traditions devenues apparemment inutiles, voire ridicules… si on en croit les rescapés du monde d’avant.

Tout cela serait simple à gérer si nous n’avions qu’à nous préoccuper du sort de ce qui appartient au passé. Un peu comme lors d’une partie de Monopoly : on a tous une certaine somme, un capital de départ, au tout début du jeu. Sauf que dans la vraie vie il faut tenir compte de l’actif et du passif… donc du passé. Maintenant quid du futur ? On ne peut se permettre de bouder notre propre avenir et nier celui de nos propres enfants. L’égoïsme trouve ses limites dans le lien affectif et matériel qui nous lie, que cela nous plaise ou non, avec les générations futures.

Car à quel type de reconnaissance peut-on s’attendre, quelle solidarité espérer si nous nous comportons en simples prédateurs égocentriques ? Et si on changeait pour devenir des « prédateurs raisonnés », « bons pères de famille » ? C’est peut-être ce qui a conduit les concepteurs du cradle-to-cradle ou économie circulaire. En plus haut lieu, dans les milieux autorisés, on avance l’idée de « gouvernance ». Avouez que depuis plusieurs crises (années 70, années 2008+) on avait fini par se demander s’il y avait un pilote dans l’avion !

Cela ressemble à une utopie, au rythme où progresse l’humanité. Chacun y va de sa spécialité. L’hyperspécialisation de chacun d’entre nous est une source supplémentaire d’éloignement du réel. Difficile dans ces conditions d’avoir une pensée « holistique ». Des ingénieurs et techniciens nous proposent de quoi nous réconcilier avec la nature aux ressources limitées. Des sociologues, eux misent davantage sur le « vivre ensemble » et sur les initiatives locales. Convaincus que la technique n’est rien sans le consentement des masses sociales, sans aussi la conduite du changement ! Le futur de l’homme serait donc dans une organisation « lean », « bottom-up » et donc participative.

Nombreux sont ceux qui ont dénoncé l’erreur d’Adam Smith et sa « main invisible » qui réglerait par la simple loi du marché tous les problèmes de la vie économique sur terre. Elle a beau dos, cette main invisible. Cachottière, puisqu’invisible, il serait temps quand même qu’elle se montre ! Deux siècles d’attente c’est un peu long pour une promesse. En fait le pauvre Adam n’y serait pour rien, on aurait juste exagérément interprété ses idées (idem pour Marx, d’ailleurs, de l’autre côté du spectre politico-économique).

A l’heure du grand désamour entre l’homme de la rue et la politique, à l’heure d’une prise de conscience aux quatre coins de la terre des limites du système dominant capitaliste libéral, à l’heure où l’on espère encore une nécessaire gouvernance mondiale, comment réorganiser la régulation sans tromper une fois de plus le peuple ? On a déjà été trompés par le communisme, le capitalisme ne va pas s’y mettre, ce serait trop dur à supporter moralement et surtout… matériellement ! Trop dur !

On apprend bien de ses erreurs, dit-on. Tout est affaire de conscience !

Laurent

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