Auto Mobilité

embouteillages

Malgré l’individualisme de nos modes de vie, pour des raisons économiques, il ne viendrait à personne l’idée de faire transporter des marchandises de manière unitaire et individuelle.
Depuis fort longtemps on procède au groupage. Seuls les clients les plus pressés et prêts à en payer le prix auront recours au transport individuel de leur marchandise. Et seule la logistique du dernier kilomètre pose un vrai problème, car c’en est alors fini du groupage et les coûts explosent !

Du côté des transports de personnes, il en va bien autrement. Car on ne touche plus aux marchandises sans âme et sans volonté, mais à l’humain ! Au-delà de ses besoins (se déplacer), s’expriment ses envies (se montrer, être devant les autres, rester dans un cocon protecteur, etc.) voire ses caprices. D’où le rôle statutaire qui surpasse le rôle purement utilitaire de la voiture. Avec le développement de l’automobile c’est notre liberté individuelle qui est mise en avant. Certains se sentent si bien dans leur « woature » qu’ils seraient prêts à faire des kilomètres rien que pour le plaisir !

Du plaisir, justement, il est question dans les publicités, celui de conduire, d’accélérer, de profiter des paysages (toujours sublimes dans les publicités, fussent-ils naturels ou plus urbains, la nuit, etc ?)
Le tout dans des conditions de confort et d’assistance remarquables ! Même lorsqu’on souhaite aller loin, la formule sans voiture n’a rien d’évident ni de naturel. Sauf que voilà : notre mobilité individuelle, longtemps perçue comme libre (après tout on fait bien ce qu’on veut, comme on veut ?) est sous contraintes, des contraintes qui ne font qu’augmenter au fil du temps !

Dans les villes du monde entier, de Shanghai à New York en passant par Londres (péage urbain), Paris ou Lyon (retour de tramway, auto chassée du centre-ville de manière assez systématique), la bagnole devient persona non grata. Et pour éviter les révoltes urbaines, les pouvoirs publics tentent de lui substituer plus de transports en commun et des modes plus doux (moins fumants, moins bruyants…)

Alors dans ces conditions, quelle place pour la voiture de demain ? Deux forces s’opposent. D’un côté le développement démographique et économique dans les pays dits émergents, énorme vague de fond sur laquelle surfent les constructeurs automobiles du monde entier. Cet accroissement mécanique de ces « nouveaux marchés » qui compense assez largement jusqu’ici le tassement et même la baisse des volumes en Europe, marchés matûres aux usines surcapacitaires. Et de l’autre, la liste des forces contraires est longue : la hausse des coûts de l’énergie, la lutte contre les émissions de CO2, particules toxiques et oxydes d’azote réputés nocifs, les changements d’habitudes des nouvelles générations, l’apparition d’offres alternatives de déplacement (location, autopartage, vélo urbain classique ou à assistance électrique, transports en commun, etc.) et auto-partage. Sans oublier le coup de grâce que les bouchons et les radars automatiques portent au tout-voiture…

Mais les habitudes ont la vie dure, ce rêve de liberté devenu réalité est très ancré dans nos sociétés, nos familles, nos réflexes. Et chaque salon de l’automobile, grand messe des temps modernes, est l’occasion d’une piqûre de rappel, pour continuer de rêver à cette merveille du progrès technique. Avec moins de 10 véhicules pour 100 habitants en Chine, aux Philippines ou en Indonésie, contre plus de 60 en France et en Allemagne (et plus de 80 aux Etats-Unis), sur le papier les marges de progression sont encore immenses !

Laurent

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