Altruisme vs Egoïsme, qui va gagner ?

« Notre job est de vendre un maximum de viande. Ce que ça fait à la planète n’est pas notre problème. »
Parole de boucher !

Groucho Marx disait : « Pourquoi me soucierais-je des générations à venir ? Qu’ont-elles fait pour moi ? »

Dans notre société libérée de presque toute autorité politique (NDLR : la classe politique française aurait la même cote de confiance que le pouvoir soviétique des années 1950-60), de presque toute morale religieuse ou laïque, viser l’altruisme ressemble souvent à une utopie. Pourtant nous savons que la créativité passe par la coopération, donc par l’altruisme. Pourtant les ONG petites ou grandes n’ont jamais eu autant de succès. La concurrence « pure et parfaite » n’existe presque pas en dehors des livres d’économie. L’ultra-libéralisme, jungle féroce et égoïste, ne rendra pas grand monde heureux, et certainement pas durablement ! Certes la presse se délecte des faits de guerre économique, que ce soit entre états (Chine-USA) ou entre firmes (Apple-Samsung) à grands renforts d’avocats et de négociateurs.

L’actualité regorge de bras de fer plus ou moins équilibrés entre pulsions égoïstes (souvent aussi court-termistes) et raison altruiste. Il suffit de voir la tension actuelle au Nord de la Russie, en plein dégel arctique. Ou se rappeler la fameuse déclaration de G.W. Bush au sujet de l’american lifestyle. Contrebalancée quelques temps plus tard par un Al Gore épris de cinéma. Duquel de ces deux hommes se souviendra-t-on le plus ? La question est très subjective, et pourtant !

En dehors des risques que les postures égoïstes et non-coopératives font probablement peser sur les générations futures, quel exemple moral est-on en train de donner à la postérité ? On peut toujours « faire l’autruche » comme si de rien n’était. Mais allez demander à une autruche si la position est confortable…

Et si ce n’était pas une question d’altruisme/égoïsme, mais simplement une question de perspective,
à court ou long terme ? Nous sommes tous un jour tombés dans le piège et la facilité du court-terme.
Keynes disait « qu’à long terme nous serons tous morts », version sophistiquée d’ « après nous le déluge ».

Un petit pays, assez insignifiant sur la carte du monde, comme la Pologne est aujourd’hui en pleine crise d’adolescence. Il cherche ses propres limites, n’ayant pas encore « touché le fond » ni exploité tout le potentiel de la promesse libérale. Il faut dire que, comparé à ses voisins occidentaux, la Pologne comme ses voisins d’Europe de l’Est vient tout juste de connaître ses « 30 Glorieuses » et n’a pas fini de s’enivrer de crédit. En effet la dette publique n’émarge qu’à 57% de son PIB contre 81% en Allemagne et 92% en France !

Dans ces conditions de déni adolescent, comment ce pays peut-il se raisonner lui-même ? Ayant rejoint l’Union Européenne, alors qu’il est assez sur un tas d’or énergétique, peut-il se permettre de se fâcher avec ses partenaires voisins ?

Le signal prix (du CO2) étant incroyablement bas, la Pologne comme tant d’autres pays n’est guère incitée à tourner le dos aux émissions de CO2. Or on sait que le charbon détient la palme d’or des émissions de dioxyde de carbone, loin devant le pétrole ou le gaz.

Le signal compétitivité à moyen terme est une autre affaire ! Le voisin allemand investit déjà plus que d’autres (français compris !) dans les énergies renouvelables et expérimente des techniques de stockage. Alors à rester tranquillement assis sur son tas de charbon, le réveil risque d’être brutal d’autant plus que les écarts de salaire, quoiqu’encore très importants, ne dureront pas aussi longtemps que les impôts. En attendant, l’indépendance énergétique, question hautement stratégique, reste le sujet qui prime sur toute autre considération, à la fois économique ou environnementale. Autrement dit, la Pologne a bien trop souffert par le passé d’invasions barbares et autres attaques voisines pour se permettre – encore – de dépendre des autres. Et là encore, la vue immédiate des stocks de charbon de Haute-Silésie (région de Katowice) rassure. Ces paisibles montagnes noires semblent encore l’emporter sur des sources alternatives jugées trop aléatoires.

Na zdrowie !

Laurent

NB : et voici la question du moment : www.ofce.sciences-po.fr/blog/faut-il-choisir-entre-sauver-la-planete-et-sortir-de-la-crise/

2 réflexions sur “Altruisme vs Egoïsme, qui va gagner ?

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