Resté dans l’ombre des finalistes de l’élection présidentielle US de 2016, Bernie Sanders le papi de la politique démocrate, aura fait « pschitt ». Si ce leader politique contestataire a échoué, c’est globalement tout le parti démocrate, Hillary Clinton en tête, qui s’est pris le mur. La facilité serait de charger le camp d’en face, côté Republicans, et son usage immodéré des réseaux sociaux pour disqualifier l’adversaire Democrat. Voire de céder aux thèses conspirationnistes avec la Russie en toile de fond… Mais les thèses du vieux Bernie sont-elles vraiment élimées ? Sont-elles passées définitivement à la trappe ?

En rupture avec l’establishment et les élites confortablement installées au sein du parti Democrat, Bernie Sanders, à 76 ans, n’a pas disparu des écrans radar. Et la relève du camp estampillé democrat-socialist se prépare, tranquillement, sur le terrain. D’après le magazine Regards, l’après-Sanders se base sur la diversité (candidates, minorités ethniques, classes populaires). Le renouveau exacerbe l’opposition tant vis-à-vis du camp Republican, ennemi de toujours, que vis-à-vis du clan Clinton et des millions de dollars de soutiens privés. Le clivage est donc double et dépasse donc la traditionnelle opposition du parti de l’éléphant – perçu par ses partisans comme fort et intelligent – contre celui de l’âne -perçu par ses partisans comme humble et courageux.

Et si les thèses du socialiste Sanders venaient à gagner du terrain face au populisme incarné par Trump ? Et si le ras-le-bol des dynasties politiques se confirmait ? Qui sait à quoi s’attendre ? De premiers éléments de réponse pourraient apparaître lors des prochaines élections de mi-mandat, en novembre prochain. A moins qu’une nouvelle ingérence russe ne vienne fausser le jeu, comme le craignait récemment le New York Times.

Laurent