Alexandria Ocasio-Cortez est tombée presque par hasard dans la mouvance démocrate de New York City. En 2018, elle est la plus jeune candidate du Congrès américain, à l’âge de 29 ans. Au sein d’un parti Démocrate en recomposition, elle se fait remarquer par le vieux leader radical Bernie Sanders. La jeune pasionaria souhaite s’attaquer au « ventre mou » de ce parti, jugé trop lié au système en place (ou oligarchie, élite qui tient tout l’édifice intact).
Pendant ce temps, Elizabeth Warren a annoncé il y a un mois qu’elle ne continuait pas dans la course à l’investiture, exit donc tout espoir qu’elle devienne la première Présidente. Contrairement à Alexandria Ocasio-Cortez, Elizabeth Warren tente de rester dans le sillage de Joe Biden, ancien bras droit d’Obama, qui a fini par doubler Bernie Sanders.
Qui sait, pousser les réformes sociales si elle devenait VP d’un Biden battant Trump ?
Évidemment nous n’en sommes pas là. La 59ème élection américaine aura lieu en novembre prochain. Alors que l’Amérique et le reste du monde sont encore sidérés par l’arrivée de l’énergumène Trump au pouvoir, les États-Unis ne se sont pas remis de la crise des subprimes en 2008, requalifiée de Great depression. C’est sur ce grand espace de désolation que Bernie Sanders et le DSA (Democratic Socialists of America) a refait surface, après des décennies d’errance.
Le terme socialist (l’équivalent de communiste en Europe) sonne comme une injure, aux Etats-Unis. Cela étant, c’est sur le terrain, dans les communities, que la relève s’est organisée. En 2011, une frange populaire s’installait dans le cœur nucléaire du capitalisme financier, avec Occupy Wall Street, dénonçant ouvertement les intolérables excès du système et les inégalités croissantes.
Il semblerait donc qu’après l’aventure à droite de la droite, dans le camp Républicain, une partie de l’Amérique à la dérive soit prête à glisser à gauche de la gauche. Alexandria et consorts misent en tout cas sur le Community organizing, dans une approche à la fois pragmatique, démocratique et bottom-up. Cela suffira-t-il à priver Trump d’un second mandat ? Réponse dans sept mois à peine !
Laurent