TAILLE HUMAINE
Il était une fois une école à taille humaine. Non, pas une « usine » avec de multiples classes par tranche d’âge. Au grand maximum deux classes par tranche ! Au total environ 150 élèves de la maternelle à la terminale : une PME scolaire, en somme !
Même si le nombre d’élèves par classe ne fait pas « tout », le fait d’être moins de 15 par classe assure une vraie prise en compte du niveau et des aptitudes réelles de chaque enfant. Le travail en petits groupes permet un vrai suivi individuel enseignant-élève., Il offre à chaque élève un temps de participation nettement plus élevé que dans une classe de 25 ou 30 élèves ! Dans d’autres établissements, on privilégie bien la « taille humaine » quand on subdivise des « amphis » en groupes de TD, eux-mêmes subdivisés en groupes de TP pour une meilleure qualité d’apprentissage…
DIVERSITE
Ajoutez-y une dose, une énorme dose de différence. Les uns viennent d’Europe, et déjà que de diversité culturelle entre un « petit » Espagnol, un « petit » Allemand et un « petit » Russe ! Et que dire du « fossé culturel » quand les autres enfants viennent d’à peu près partout dans le monde (Inde, Mexique, Japon, Australie, Etats-Unis…) Le brassage culturel est évident et naturel. Non content de passer 5 jours sur 7 ensemble, on s’invite à des anniversaires dignes d’un G20 for kids, le must restant le « sleep over ». Et quand pour certains l’aventure internationale se termine, Skype aidant, on garde l’incroyable chance d’avoir des copains du monde « for life » !
Les différences de faciès, de langue, de culture sont absorbées et comprises dès le plus jeune âge. Une langue commune émerge : l’anglais bien sûr, mais aussi beaucoup le jeu car ce sont avant tout des enfants et non une sorte de pré-adultes artificiels. Ajoutez l’uniforme (redevenu obligatoire), auquel après une légère résistance (trop habitué que j’étais du « laisser-faire » vestimentaire français) je souscris maintenant à 200% ! Vous obtenez des enfants curieux, décomplexés et davantage axés sur l’être et le faire que sur l’avoir et le paraître…
INTEGRATION
Dans ce genre d’école fortement atypique, parfois des parents s’inquiètent, au début surtout.
Nos chérubins vont-ils tenir le coup face à de tels changements, notamment en abandonnant quasiment leur langue maternelle ? Sevrage trop rapide ? Bien souvent les parents ne font que transférer leurs propres inquiétudes d’adultes. Et pendant ce temps, la communauté d’enfants – façon United Colors of Benetton… mais sans le logo – gambade gentiment dans le playground, sans trop se soucier de l’avis des parents. Mais vite, très vite les parents constatent les énormes progrès de leurs enfants et leur intégration rapide comme l’éclair. Si bien que les enfants en redemandent, le week-end venu ou parfois lors de coupures un peu longues, loin des copains internationaux !
VISION
Ces enfants sont presque tous « fils ou filles d’expats », bien sûr ils sont privilégiés. Cette scolarité est une chance, mais rien ne dit qu’expats ils le seront un jour à leur tour. Alors outre des compétences linguistiques certaines, outre une aisance relationnelle avec les « étrangers » (comme eux-mêmes l’ont été), que peut-on attendre de ces jeunes élèves « internationaux » ? Une meilleure compréhension du monde que les enfants « nationaux », restés chez eux, entre eux ? Une vision plus globale des enjeux d’avenir ? A suivre et à constater dans quelques années.
Laurent
ps : bonus du jour, visionnez le TEDx de Claire Blondel http://tedxlyon.com/talks-claire-blondel.php