Richard Palpatine Nixon

Thomas Snégaroff, journaliste et historien est un spécialiste de l’Amérique contemporaine. Dans Star Wars – Le côté obscur de l’Amérique, n’y va pas de main morte quand il compare la vie politique U.S. et la saga de George Lucas ! Dans son essai publié en 2018, il cite une joyeux fourmillement d’idées lorsqu’il s’agit de comparer d’une part Darth Vader (alias Dark Vador) et d’autre part, Donald Trump, sur les moteurs de recherche.

Erreur selon lui : il serait plus juste de rapprocher un Trump d’un Palpatine, élu démocratiquement. Car comme Palpatine, en personnage public, Trump n’agit pas dans l’ombre. Comme Palpatine aussi, Trump a su se hisser au sommet du pouvoir suprême.

Mais ce serait oublier un petit détail : la genèse de la guerre des étoiles est bien antérieure à la présidence Trump ! Or qui trouvait-on à cette époque comme locataire de la Maison blanche ? En plein marasme militaire, c’est un certain Richard Nixon qui fait le job de tenter le retrait américain de ce bourbier qui durera au total 20 ans et constituera un traumatisme terrifiant pour toute l’Amérique.

Richard Nixon mentira à plusieurs reprises sur l’état réel du conflit et sera lui-même dépassé par l’incroyable décalage entre la force militaire U.S. incarnée par les faucons de la Maison blanche et du Pentagon, et les difficultés sur le terrain de la guerre du Viêt Nam.

D’après Thomas Snégaroff, les agissements de Richard Nixon à la tête des États-Unis furent une source d’inspiration intarissable pour Lucas. Il surnomme le gouverneur de Naboo « Richard Palpatine Nixon ». Et comme le seigneur noir des Sith, « l’espace entre ce qu’il dit et ce qu’il pense paraît immense ». Bien avant l’accession au pouvoir ultime, certains voyaient en Nixon un despote en puissance. D’autres, en dehors des interviews officielles, virent en Nixon un être affreusement sombre. C’est en 1974, à l’issue du scandale du Watergate, que tombe le président des États-Unis. Et que tombe alors le masque ! Il n’y a plus de doute. Nixon était un menteur, un traitre, un manipulateur.

Dans Star Wars, le spectateur a pu croire un temps que Palpatine n’était qu’un ambitieux politicien parmi d’autres. C’est à force de coups tordus et de passages en force que l’on finit par se dire que Palpatine, alias Dark Sidious, symbolise le mal absolu. Au point de faire basculer des Jedi du côté obscur de la force…

Dans la « vraie vie », les ressorts de la peur et les rêves de grandeur sont également au service d’un système belliqueux et violent. La thèse de Snégaroff est une simple mise en garde contre la tentation de réduire l’Empire de la saga Star Wars aux ennemis extérieurs de l’Amérique. Autrement dit, le siège de l’Empire, dans le monde réel, ce serait la Maison blanche !

Laurent

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