Depuis des semaines tout se passe comme si les classes entières s’étaient mises à faire l’école buissonnière, comme si les élèves avaient embarqué les enseignants dans une absence prolongée. Sortie scolaire obligatoire, synonyme de rentrée chez soi ! Chaque élève a revêtu sa cape d’invisibilité fournie par le confinement. Un pan entier de leur semestre qui comptera « pour du beurre » ou presque. Un long moment d’absence. Une expérience scolaire dégradée.

Les jeunes ont basculé, une fois de plus mais encore plus qu’avant le confinement, dans les jeux vidéos et les réseaux sociaux. Réseaux asociaux pour cas sociaux ? Sur le fond académique, le travail est forcément un peu écorné, réduit. Et les résultats, comme la motivation, sont tout juste passables ! Tournons vite cette page.

Alors passons sur le fond. Reste la forme. L’apparence. Les apparences, avec une mention spéciale pour le tandem pyjama-survêtement. A vrai dire il est parfois compliqué de distinguer qui du pyjama, qui du survêtement.

Mais enfin, soyons modernes. Il n’y a plus que ça qui compte, l’apparence, l’image et donc le style. Naturellement, à l’heure du conseil de classe, les enseignants, représentant le monde des adultes, ne doivent-ils pas la vérité aux jeunes ? Si le conseil de classe doit se transformer en mascarade, à cause d’un virus mondialisé, y aller à fond. Haro sur le laisser-faire vestimentaire. L’uniforme reviendra-t-il en odeur de sainteté ?

Car qui sait, peut-être que les apparences vestimentaires, que l’intimité de la garde-robe, pourront redonner de l’élan à la vie scolaire ? Les partisans de l’uniforme rappellent combien ce dernier permet aux jeunes de revenir à l’essentiel, à qui ils sont. Plutôt qu’à une surenchère permanente alimentée par la fast fashion qui sévit dans les centres commerciaux, le long des rues marchandes, sur YouTube ou sur TikTok.

Vivement les nouveaux Conseils de classe, où « classe » et dignité se retrouveront.

Laurent