Officiellement les historiens placent Mao comme principal criminel de paix (officiellement son pays n’était pas en guerre !), avec une estimation de 78 millions de victimes, suivi de Staline (23 millions), Hitler (17 millions) et Léopold II de Belgique (15 millions). Guerre à leur âme !
Alors que l’on soit ni Chinois ni Russe ni Allemand suffirait-il à se sentir léger, sans un tel passif pour héritage national ? Hélas l’histoire de France (catholiques contre protestants, colonialisme) ou celle de la jeune Amérique (esclavagisme, génocide indien) regorgent d’exemples de la cruauté des hommes envers eux-mêmes.
Au fond, à quoi bon refaire surgir de telles atrocités, si ce n’est pour en tirer quelques leçons ?
Les horreurs du passés, bien que peu avouables, devraient simplement servir à éviter de répéter les mêmes horreurs, les mêmes erreurs. Le devoir de mémoire sera toujours nécessaire, car il en va finalement des conditions de notre survie sur terre ! Lire à ce sujet « Modernité et Holocauste », de Zygmunt Bauman qui montre bien que l’horreur d’une époque comme celle d’Hitler va bien au-delà de la folie d’un type et le problème entre deux peuples. C’est d’après lui la société moderne et son organisation, au-delà de l’exemple Nazi, qui portent en germe tout un potentiel de souffrances et de silence.
Une fois la page du XXème siècle tournée, reste la question des violences contemporaines.
Statistiquement, bonne nouvelle : la violence des hommes envers les autres hommes serait en baisse importante ! Mais les violences auto-infligées, d’après l’OMS, dominent. Ainsi en un an tabagisme, alcool, accidents de la circulation et suicides causent plus de 11 millions d’« auto-victimes » dans le monde, contre « seulement » 800 000 victimes de violences causées par autrui. Et quid des nouvelles addictions aux écrans, leur effet sur notre psychisme, notre équilibre et sur notre santé physique (ondes électromagnétiques de la WIFI ou de la 4G) ?
Si on ajoute aux chiffres précédents ceux des maladies chroniques liées à nos modes de vie (hors tabac et alcool) en particulier notre alimentation (quantité et qualité) et parfois la violence de notre environnement personnel et professionnel (stress, bruit, pollution de l’air, de l’eau, pesticides, etc.) la bonne nouvelle initiale est bien vite relativisée. Et revient au galop la question du progrès au XXIème siècle !
Laurent
Lectures liées :
– Jean-Marie Pelt, « Nature et spiritualité » et « Héros d’humanité »
– Pierre Rhabi : notamment son image de l’homme « en boîte »
– Pour les plus braves : Matthieu Ricard, « Plaidoyer pour le bonheur » et « Plaidoyer pour l’altruisme »
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