François a parlé…

d’« Alzheimer spirituel », de « terrorisme des bavardages », de « schizophrénie existentielle » , de « narcissisme faux »…
Le pape a affirmé que les membres de la Curie souffraient de maladies qu’il fallait guérir. Rarement le représentant d’une autorité religieuse en perdition n’a utilisé de termes aussi forts pour s’adresser à ses troupes !
On se serait cru dans un film sur les dérives existentielles d’une entreprise, reprise en mains par un jeune manager à poigne ! Ou dans la biographie d’un personnage légendaire, tel un grand capitaine d’industrie ou un héro d’humanité, immortalisé par ses discours autant charismatiques qu’autoritaires. Mais François est autant hiérarque qu’humain. Avant tout, modestement humain !
Mais avez-vous vu les têtes ébahis de ses cardinaux, leur expression du déni et la force de leur résistance aux assauts réformistes de leur supérieur ? Le Pape François se veut un exemple de simplicité. L’étiquette pontificale ne l’embarrasse pas ! Un style particulier qui peut agacer les admirateurs des grandes icônes et des belles représentations. Lui, apparemment, a choisi son arme : celle de la sobriété, celle des mots et de la raison. Héroïque, il n’a pas peur des risques qu’il prend, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Saint Siège.
« Alzheimer spirituel » vise la dérive de ceux qui représentent l’autorité politique et morale de l’Église. Mais que l’on se sente proche ou distant de cette confession, ne sommes-nous pas tous atteints de cet Alzheimer spirituel ? Qu’a-t-on fait des grands principes religieux appliqués à notre vie sociale, économique et politique ? Car pour avoir « tué Dieu », nous y sommes bien arrivés. Mais la nature ayant horreur du vide, nous nous sommes vite jetés sur la première alternative idéologique venue, bassement matérielle certes (au début). Une idéologie de lutte économique ou de lutte sociale qui nous emprisonne et ne nous a jamais libéré. Simplement nous avons été préparés à d’autres formes d’aliénation et de routines idolâtres. Il suffit d’observer la sortie d’un nouvel objet « high tech » ou la ferveur autour d’un match de foot, à l’heure de la « grand messe ». Pourtant nous vivons baignés d’insouciance sur notre libre-arbitre, rassurés par la perception de notre pouvoir, notre de l’auto-détermination et notre sécurité au quotidien.
Plein de bon sens, François a exhorté les troupes de son « conseil d’administration » (la Curie Romaine) de ne pas se prendre pour des surhommes, quitte à aller faire un tour au cimetière si les symptômes persistent ! Il souhaite aussi qu’évêques et cardinaux évitent le « burn out », en arrêtant de temps à autre de « s’enfouir dans des dossiers ».
ARGENTINA-VATICAN-RELIGION-POPE-BERGOGLIO
Le nouveau « pasteur suprême » de la religion catholique a bien du pain sur la planche de la réforme et de la régulation au Vatican, suite aux nombreuses affaires et intrigues qui ont fait tâche. Sa sortie sur le « terrorisme du bavardage » devrait être méditée par tous les journalistes ou prétendus journalistes, croyants ou non-croyants. Car en s’en prenant si violemment à ses troupes, cet homme simple s’en prend aussi à nous tous. Malgré son air intransigeant, il ne veut pas nous refaire le coup du modèle paternel exemplaire. C’est parce qu’il aime la vie qu’il appelle à la raison. Une raison qui dépasse toutes les limites que l’on nous impose à longueur de journée, sur un mode de ségrégation et de division morbide.
Laurent

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