A l’ère du clic compulsif, qui pour trouver de l’information, qui pour faire ses achats, la Toile sert aussi, de plus en plus, à s’exprimer. Dans un monde de « têtes baissées » (comprendre de hordes d’individus la tête en bas, rivée sur le smartphone) il nous arrive, de temps en temps, de redresser la tête. Pour éviter l’accident ou bien pour manifester une prise de conscience ! Pour réagir face à ce qui nous semble injuste.
La démocratie, alias le pouvoir du peuple par le peuple (avec ou sans intermédiaires), la démocratie donc, a creusé son sillon sur Internet version 2.0. Des sites comme Avaaz ou Change.org se sont fait une place au soleil. Régulièrement ils parviennent à fédérer des milliers ou des millions d’internautes en quête de vie meilleure, ou simplement en quête de vie plus juste. Pour faire du buzz et laisser entendre la vox populi, en-dehors des urnes !
Jonathan Attias, et Alexandre Lumbroso ont été jusqu’au bout de leur initiative : suite au lancement d’une simple pétition (Yes We Graine), au sujet de la protection des semences, libres de droit de propriété et non hybrides (non stériles)… ils ont fait un film, Des clics de conscience, sorti ce mois-ci. Ou comment initier, via un acte citoyen, la création d’un amendement voté au Parlement, sur la loi qui encadre les petites graines, essentielles aux agriculteurs et aux jardiniers. D’une web série à une pétition, Internet à la sauce coopérative a donc été un allié vital pour Jonathan et Alexandre, avec le soutien de mouvements pour la libéralisation des échanges de semences.
Offline, c’est-à-dire « dans la vraie vie », ils ont dans leur sillage croisé d’autres initiatives comme par exemple celles de Kokopelli, de Graines de troc, des Colibris, de Terre de liens, ou d’Incroyables comestibles. Et cela a fait boule de neige. La consécration, aujourd’hui, passe autant par les rangs du Sénat que par les salles de cinéma.
Alors, est-il si compliqué en France de faire vivre la démocratie participative ? En tout cas le combat est rude, comme à chaque fois qu’il s’agit de faire bouger les lignes. Elle n’est pas gagnée d’avance, cette lutte contre l’ordre établi. Face à de puissants accords entre dirigeants politiques et lobbies professionnels de l’infiltration.
Par ces Clics de Conscience, Jonathan et Alexandre font écho aux milliers d’initiatives locales, nationales ou globales, qui surfent sur l’effet réseau pour accroître leur portée. A ce petit jeu, la vie politique classique est un peu prise de vitesse. L’avenir nous dira si ces plateformes citoyennes vont fait pschitt ou vont révolutionner la gouvernance d’un pays comme la France.
Laurent
Parfaitement en phase ! Très belle initiative pour libérer les semences. Le phénomène des pétitions
est très intéressant, reste à savoir ce qu’il va en résulter. A l’inverse, les clics parfois « inconscients » rapportent des euros aux youtubeurs, sites en tout genre qui financent leur business model à l’aide de pubs. A tout niveau, le clic est le nouveau mode d’action des citoyens derrière leur écran.
Les clics peuvent à l’image de la parole être la meilleure et la pire des choses; à chacun d’être vigilant par la lecture précise de la demande mais la force du nombre ne peut être ignorée et sachons nous en servir à bon escient pour peser sur nos gouvernants ….. pour moi le clic « citoyen participatif » est un bon outil à utiliser sans modération, mais en conscience……. Renée Mériaux