On pourrait poser la question à notre plus grand mathématicien français du moment, le médaillé Fields Cédric Vilani. Sauf que ce génial mathématicien au look décalé est assez occupé, en ayant ajouté à ses attributions universitaires des responsabilités politiques. Sa collègue Thanh Nghiem définit les Crapauds Fous comme un manifeste pour « redevenir acteur de sa vie ».
Les Crapauds fous, ou comment faire de sa faiblesse ou sa différence une force ? Après avoir travaillé chez Mc Kinsey, roulé en Porsche et s’être habillée en Armani, l’ex « holic » (workaholic, alcoholic) reconnaît humblement avoir fini par se brûler les ailes, façon Icare. Sa guérison est passée par le partage entre pairs, avec ceux qui ont également vécu quelquechose de dur ou connu l’excès (de travail, de nourriture, etc.) Dans la lignée des Change.org, des Colibris ou d’autres jeunes cohortes, les Crapauds Fous sont des hackers du système. Un groupe souhaitant changer le monde en pratiquant l’ingérence.
Thanh Nghiem, qui est passée par HEC, les Mines et l’INSEAD, connaît assez bien les élites économiques du pays et croit plus sur les convergences, par le réveil des consciences, que sur la confrontation. Son objectif consiste à « connecter les acteurs de tous horizons pour catalyser les projets novateurs et construire un monde durable ». Et cela passe aussi bien par les purs hackers, façon Edward Snowden, que par les dirigeants du CAC 40.
Au passage, dans une entrevue chez Thinkerview, elle explique que la jeunesse aux prises de troubles multiples (TDAH, autisme et toute la cavalerie de « dys »), est en fait un terreau fertile. Elle représente une chance, à condition de savoir leur tendre la main. Ces troubles et ces différences sont une richesse transversale, assez indépendante de la catégorie sociale d’origine. A quand un consensus sur les crapauds fous ?
Laurent