A l’heure de la compétition économique mondiale, la valeur travail est plus importante que jamais. Marqueur social, le travail rémunéré se doit donc d’être LA norme. Reste-t-il un endroit où le travail rémunéré ne serait pas la norme ? En France métropolitaine, hormis telle communauté sectaire ou telle enclave d’utopistes écolos, c’est difficile à imaginer…

A 500 kilomètres au Nord-Est de la Nouvelle Calédonie, l’archipel des îles Vanuatu reste un incroyable concentré de diversité linguistique et culturelle. Malgré l’arrivée de l’homme blanc et la période esclavagiste, certains rituels ont été conservés, comme celui des cadeaux. Pas ceux de Noël ou d’anniversaire ! Mais l’habitude de jardiner, travailler la terre ensemble et terminer la journée par de grandes fêtes avec diverses offrandes. Des journées de travail non rémunérées, une fête organisée sans comité d’entreprise, sans l’aval du CHSCT et sans opposition syndicale… mais cela n’a pas l’air de gêner les insulaires. Les « anciens » luttent contre certains « modernes » qui souhaitent partir étudier, souvent pour ne jamais revenir après avoir pris goût à un autre mode de vie. Enfer ou paradis ?

Depuis l’accélération de la mondialisation, la diversité rassure et les identités locales s’organisent et résistent. Mais nous fuyons la différence, lorsqu’elle est trop marquée, trop éloignée de nos habitudes. Car la différence nous renvoit de plein fouet une image qui peut nous faire peur, nous inconforter.

Laurent