Alors qu’on s’excite à Paris autour d’un remaniement gouvernemental, ici en Pologne le soleil brille, en particulier à Wroclaw, capitale de la Basse-Silésie. Jusque-là, rien d’exceptionnel si ce n’est qu’on y respire un peu mieux qu’à Cracovie, centre culturel historique réputé pour sa cuvette et la concentration de « smog » qui contraint les écoles à ne pas laisser les enfants jouer dehors lors des pics de pollution. C’est particulièrement le cas à Cracovie en hiver, lors d’inversions de température qui empêchent la circulation et la dispersion des polluants atmosphériques. Même phénomène en France par exemple à Lyon, à Grenoble ou dans la vallée de l’Arve…
Bien sûr, comme partout la voiture est très présente à Wroclaw. Les bouchons ou ralentissement apparaissent régulièrement, même s’ils n’ont rien à voir avec ceux de la capitale, Varsovie, et feraient plaisir à voir pour un parisien ! Seulement voilà : ici la voiture coûte cher, très cher rapporté aux revenus moyens (trois fois inférieurs aux revenus français). Les transports en commun quant à eux coûtent 0,75€ pour un adulte, et moitié moins pour un enfant. Et le réseau est assez dense, avec ses 22 lignes de tramway là où une ville comme Lyon s’ennorgueillit de ses 5 lignes et du grand retour du tram (qui n’a jamais disparu en Pologne). Aux bus s’ajoutent des navettes gratuites pour aller magasiner dans les centres commerciaux situés en périphérie. Et puis, il faut le voir d’avion ou sur une photo sattellite, la ville est généreusement pourvue d’espaces verts en tout genre : de nombreux parcs et jardins urbains, qui sont autant de « tampons » ou filtres à particules naturels. Ils s’avèrent bien plus efficaces que les filtres à particules artificiels de nos moteurs diesel qui ne jouent bien leur rôle qu’à plein régime, autrement dit pas en usage urbain à vitesse ralentie. Plus d’arbres et moins de moteurs diesel, c’est la stratégie locale.
Enfin c’est au quotidien que l’on peut voir combien l’air est moins pollué : moins de dépôt noirâtre sur le rebord des fenêtres ou des VMC, c’est autant de moins pour nos poumons. Evidemment, cette ville de Pologne comme le pays dans son ensemble a bien d’autres axes d’amélioration, et problèmes à régler en matière d’énergie et de qualité de vie. La Pologne dispose encore de réserves de charbon, et importe trop, à son goût, de gaz russe. Comme tout pays émergent, il semble bien difficile de gérer sa croissance économique, ses difficultés sociales (notamment la question du chômage) et d’anticiper les questions plus qualitatives. Il n’empêche, Wroclaw, anciennement Breslau, pourrait servir d’exemple en occident, notamment pour la place accordée aux jardins urbains, rescapés de la pression immobilière (cf. la chanson de Dutronc…) et dont l’intérêt est autant esthétique qu’alimentaire ! Finalement, et si cette ville avait un temps d’avance sur beaucoup d’autres villes européennes ?
Il suffit de le voir pour le croire. Zapraszamy !
Wroclaw est bien décrit !
Cette ville mérite cet article