On se souvient tous de ce que l’on faisait le 11 septembre 2001, quand les avions ont percuté les tours 1 et 2 du WTC.
Le choc, d’une violence inouïe, a envahi les écrans du monde entier. Tout le monde se rappelle de ces salariés de grandes banques ou autres entreprises maîtresses du monde, en train de sauter par des fenêtres à plusieurs centaines de mètres de hauteur, vaincus par la fournaise des tours. Les avions détournés par Al-Qaïda, pleins de de kérozène hautement inflammable, ont eu raison de la supériorité de la plus grande puissance du monde.
L’Occident est devenu le terrain de jeu des terroristes. D’un coup, nous avons pris conscience que les frontières n’existaient plus. Nous nous sommes sentis plus vulnérables que jamais, en ce début de XXIème siècle, pourtant ô combien marqué par la barbarie du précédent.
Les premières comparaisons du 11 septembre tournèrent autour de Pearl Harbor ; l’analogie avec une flotte entière, torpillée à quai, étant aisée.
Avec l’entrée en guerre des Etats-Unis avec l’Afghanistan et devant l’enlisement de la situation, il a bien fallu se rendre à l’évidence : la guerre avait changé de visage.
Après un tel d’événement, chacun se dit que rien ne sera plus comme avant. La peur et l’esprit de revanche ont envahi les esprits, jusqu’à nous persuader que la guerre en Afghanistan était inévitable et même nécessaire.
13 ans après, que reste-t-il du 11 septembre ?
A l’heure où l’EIIL (L’État islamique en Irak et au Levant) prend d’assaut une à une les principales villes d’Irak, où Boko Haram (groupe sunnite pour la prédication et le djihad) fait la loi au Nigéria, terrorisant les populations en appliquant des principes sectaires, il convient de s’interroger sur les nouveaux visages de la guerre.
Le XXème siècle annonçait la guerre nucléaire, après la barbarie d’Hiroshima et Nagasaki. La catastrophe semblait imminente. Une génération d’étudiants a battu le pavé, en militant contre la bombe et toute forme de violence mondiale. Mais force est de constater que loin de tomber dans les conflits informatisés et aseptisés, promis par la littérature d’anticipation, nous sommes revenus à l’époque des bandits de grand chemin.
Les Islamistes radicaux enlèvent des civils et réclament des rançons, comme au temps des diligences. Les combattants à pied, armés de couteaux et de sabres, dorment dans la boue, avec leur unique uniforme pendant des mois, voire des semaines, comme au temps des croisades.
En effet, tout cela fait plus penser à Godefroy de Bouillon, menant les premières troupes de croisés vers Jérusalem, qu’à la Cyberguerre. Les champs de bataille grand format ont été remplacés par des attentats suicides et des attaques de groupes isolés.
Il n’existe même plus d’opposition soudée dans les pays en conflit. En Syrie, en Irak, au Mali, les groupes armés communiquent par Twitter et par portable, mais n’arrivent plus à se rassembler autour de causes communes.
Les appels à la Révolution se font sur les réseaux sociaux ; les rebelles tiennent des blogs.
Après avoir conquis la majeure partie des terres immergées, à cheval, à pied ou en diligence, puis en char blindé et en avion à réaction, on finit par se battre avec les mots et au corps à corps. Étonnant, non ?
Même le Concorde a piqué du nez, et avec lui, le lustre de notre industrie aéronautique.
Et pourtant, à l’échelle de l’Histoire, on constate que l’Homme s’adapte à toutes les situations. Nous serions bien plus « plastiques » que nos médias actuels veulent bien nous le laisser entendre.
Finalement, le 11 septembre a peut-être tout simplement marqué la fin du Progrès à tout prix ? L’ère de la toute-puissance technologique ?
En mettant à bas la puissante Amérique, les terroristes ont démontré l’inanité des systèmes de sécurité et de défense de nos pays occidentaux. Les communautarismes ont remplacé peu à peu l’esprit des nations, et chacun se retranche sur son quant à soi.
Mais derrière les menaces, il est toujours important de se rappeler que ce qui envahit nos journaux télévisés n’est pas la seule réalité tangible dans ce monde.
Beaucoup de groupes, d’individus isolés, réfléchissent à de nouveaux modes de production, de vie en communauté. D’autres, tout aussi nombreux, cherchent le sens de l’existence, dans des voies plus douces, plus proches de la Terre.
De hautes tours qui s’écroulent, au fond, ne militent-elles pas pour un retour à la nature, dans le sens Rousseauiste du terme ?
Loin des terrifiants massacres comme celui perpétré par l’EIIL sur les soldats de l’armée Irakienne, on trouve des penseurs, des philosophes de la Terre dont nous avons déjà parlé, comme Pierre Rahbi, les époux Bourguignon, des architectes, comme Luc Schuiten qui pensent un monde meilleur, végétal, communautaire dans le sens premier du terme :
Une communauté est en biologie une interaction d’organismes vivants partageant un environnement commun.
La communauté est un concept du droit qui désigne un groupe de personnes possédant et jouissant de façon indivise d’un patrimoine en commun. En France, s’oppose traditionnellement à celui de société et d’association qui reposent sur un pacte ou une convention volontairement formée par ses membres. Par extension, la communauté désigne uniquement les biens qui sont communs à plusieurs personnes. Wikipédia
Et si on regardait du côté de la Grèce, atomisée par la crise ?
Face à la crise économique, certains citadins grecs tentent leur chance à la campagne. Touchés de plein fouet par le chômage et la crise, des jeunes ont décidé d’opter pour un changement radical. En 2010, ils ont quitté leur ancienne vie pour se lancer dans une écocommunauté autosuffisante dans l’île d’Eubée, à quelques heures d’Athènes.
http://www.arte.tv/fr/grece-retour-a-la-nature/7038676,CmC=7038156.html
On nous dit toujours de regarder devant nous pour avancer, mais regarder sur les côtés permet de rêver et d’être créatifs.
« L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l’équation. »
Michael Moore
Christèle
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Dans son livre « The death of money », James Rickards cite le Britannique Claud Cockburn qui aurait écrit :
« Never believe anything until it has been officially denied ». Et développe les manipulations de cours boursier sur United Airlines et American Airlines quelques jours avant le 11/09/2001. S’il rejette l’idée d’un complot entièrement organisé par l’administration américaine, il avance des éléments de preuve que de nombreuses personnes savaient ce qui allait se passer ! Et démontre les lacunes des enquêteurs, qui n’ont pas su faire la part des choses entre ce qui relève des « signaux » et du « bruit » lors de leurs conclusions sur cette énorme affaire…
C’est le plus fascinant dans le 11 septembre : dans quelle mesure aurait-on pu empêcher l’événement ? Quels signaux, quelles alertes n’a-t-on pas pu ou pas voulu écouter ?
La guerre du Vietnam,aurait du etre pour les américains un signal que l’on pouvait utilisé les matériels les plus sophistiqués ,ils n’arrivaient pas à bout de ces coolies qui ,inlassablement parcouraient des km et des km pour faire parvenir aux soldats du Sud le matériel dont ils avaient besoin.A dos d’hommes ,ou bien sur des animaux ,ils avaient reconquis leur pays.Mais les technocrates ,les « conseillers militaires » de l’époque n’avaient déjà rien compris .Un homme ,quel que soit sa foi ou son idéologie ,est prêt à tout sacrifier pour arriver à son but .Nous ,nous cherchons toujours le profit.Pour les français ,en Afrique l’uranium et pour les américains en Irak ,le pétrole.Aforce d’avoir ignoré la culture de ces gens ,de les avoir manipulés pour des raisons aussi peu louables ,que ceux qui ont inversés le processus ,le résultat est là.Non point ,qu’il faille défendre la barbarie ,mais nous quelle est notre responsabilité ,quelles sont nos motivations?
C’est vrai mais je crois qu’aujourd’hui la menace n’est plus seulement la perte d’autonomie énergétique, mais l’envahissement de territoires entiers par des groupes sectaires et cruels.
Un exemple qui fait froid dans le dos http://www.lexpress.fr/actualite/societe/une-police-de-la-charia-fait-scandale-en-allemagne_1574917.html
Le sort des femmes en particulier, est effroyable dans les régions tenues par l’Etat Islamique ou des groupes comme Boko Haram. Mais les hommes ne sont pas épargnés : amputations sauvages, châtiments, crucifixions des Chrétiens. C’est pourquoi il me semble que cela ressemble plus aux hordes barbares qui ont saccagé l’Europe dans le premier millénaire.
Pour la responsabilité, je suis tellement d’accord, nos protectorats, colonies et autres occupations « administratives, économiques et politiques » (découpage des frontières), ont créé les conditions du contexte que l’on connaît aujourd’hui.