L’éternel retour du Coco

Souvent raillé, le communisme a longtemps amusé la galerie. En famille, il suffisait d’un cousin ex-trotskiste ou d’un voisin lecteur de Marx – forcément, le communisme c’est toujours pour les autres – grâce à eux on s’est bien marrés ! Combien de moqueries au sujet de ces nostalgiques, ces romantiques gauchistes, ces éternels revenants d’un passé où toute une frange de la population rêvait d’une utopie égalitaire… et de justice sociale.

Le XXème siècle aura été le siècle du communisme ! Du moins entre 1917 – révolution d’octobre oblige – et 1989 – chute du « Mur » devant les coups de boutoir de la mondialisation néolibérale. Sécurité sociale, congés payés, état-providence et protection sociale dans son ensemble… histoire de se rafraîchir un peu la mémoire, n’auraient peut-être jamais vu le jour sans la « philosophie communiste ». En 2016, le communisme, bien que terrassé par le libéralisme et son cortège de dérégulations et de privatisations, n’a pas totalement disparu des écrans radars. Il semble juste appartenir au passé, tant ses détracteurs l’ont poussé vers la fosse commune des « fausses bonnes idées » !

Certes, entre Cuba qui prend l’eau capitaliste de toutes parts et la Corée du Nord qui pense plus à l’égo de son chef qu’au bien-être de son peuple, jamais le concept de communisme n’a semblé aussi loin de nous. Sans parler de la Chine qui joue à fond l’hybridation entre économie de marché et état fort.

Communisme

Et pourtant, l’idée du communisme n’est pas totalement morte. Elle si elle avait simplement été enterrée vivante ? Alors son âme se serait frayée un chemin pour réapparaître ici ou là, quitte à se cacher derrière de nouveaux masques. Exemples récents : l’économie sociale et solidaire, l’économie partagée, etc. Une dose de néo-communisme dans un monde de brutes ? Ah, déjà les cousins dits « socialistes » grincent des dents et revendiquent leur paternité de tous ces sujets terriblement d’actualité et tellement porteurs de sens !

En tout cas le communisme version XXIème siècle surprend par son sens du timing et par sa modernité ! Lorsque L’Express (magazine peu réputé pour ses accointances avec le PCF) déclare que 50% du travail pourrait disparaître avec le développement de l’Intelligence Artificielle (les majuscules sont une option, tant on peut vraiment douter de la noblesse d’une telle folie technologique hors de contrôle !) n’y a-t-il pas encore une forme d’appel au secours ? « Lénine réveille-toi, ils sont devenus fous » chantait le très droitier Sardou.

Bien que devenu tabou, à l’ère du politiquement correct, en Europe comme aux Etats-Unis, le communisme reste un fantasme pour de nombreux journalistes. Il hante les dépêches de tout bord, dès lors que le système capitaliste montre des signes de faiblesse ! Faiblesse de la création d’emplois. Faiblesse de la répartition équitable des richesses. Faiblesse de la croissance. Faiblesse de la préservation de la planète. Au fond, le communisme nous renvoit à la matrice, au souvenir ému de la protection maternelle. Les médias dominants auront beau avoir décrié les dérives de cette « mauvaise mère » ou « mère abusive » de notre jeunesse, rien n’y fait ! L’attachement demeure, presque malgré nous !

Outre-Atlantique, c’est un candidat à l’élection présidentielle de 2017, le vieux Bernie Sanders s’est réclamé « socialist » (requalifié de « communist » par ses opposants). Un candidat qui veut faire la peau à un système politique, économique et social qui se prend le mur en pleine face. Et que nous autres européens ne nous laissions pas trop berner par les chiffres flatteurs de l’emploi américain, véritable piège pour naïfs. En Europe du Nord, un drôle de mélange entre responsabilité individuelle et protection sociale n’a jamais été démenti. Mais partout, absolument partout, des voix s’élèvent pour dénoncer les ratés du libéralisme échevelé. Que le Titanic du laisser-faire économique continue de sombrer ! Que quelques oligarques transnationaux continuent de nous entraîner vers le fond ! N’est-ce pas, camarades, du pain béni pour un nouveau communisme ?

Laurent

Une réflexion sur “L’éternel retour du Coco

  1. Espérons que son exemple aura valeur de contamination plutôt que l’affirmation du vieux dicton « nul n’est prophète en son pays » ….. de l’entreprise

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