Allez-vous vivre dans un TEPos ?

Les TEPos, comprendre Territoires à Energie Positive, ont débarqué en France il y a quelques années, dans la lignée du développement durable. Ils sont le fruit d’initiatives locales et solidaires. Il aura fallu quelques passionnés : élus locaux, membres d’associations locales, pour se rassembler et échafauder des projets. Il aura fallu une certaine dose d’imagination aussi, et pas mal d’entêtement, pour que les premiers TEPos sortent de terre !

POURQUOI un TEPos ?
Le site officiel de ces territoires se base sur le principe de « subsidiarité positive« . Soit le fait que dans certains domaines jadis « chasses gardées » de la centralisation (pensez à EDF, par exemple, dans l’électricité) on pourrait être « mieux servi par soi-même » ! Avec un double objectif : apprendre à moins/mieux consommer l’énergie (qui d’après TOTAL « est notre avenir… blablabla ») tout en développant des moyens complémentaires alternatifs. Vers la fin du « bon vieux » système énergétique jacobin ? Tout un programme…révolutionnaire.
En résumé, la « fin première » d’un TEPos est : « [de répondre] aux enjeux fondamentaux du changement climatique, de l’épuisement des ressources fossiles et de la réduction des risques industriels majeurs à l’échelle du territoire. » Il y a fort à penser que ce type de projet ait du sens au-delà de nos frontières et sous toutes les latitudes ! En somme, et pour reprendre l’ancien slogan d’une banque, le TEPos serait un concentré de « bon sens près de chez vous ». Sans oublier la « valeur d’exemple » que les territoires ruraux espèrent développer auprès des pouvoirs centraux, souvent déconnectés des réalités. La faute à l’ENA et à l’épaisseur de la moquette ! D’où un soutien manifeste des autres niveaux intermédiaires du mille-feuille administratif français : départements et régions, en quête vitale de faire-valoir.

COMMENT fonctionne un TEPos ?
Prenons l’exemple de la région « Coeur de Puisaye » à l’Ouest d’Auxerre, dans le département de l’Yonne. Le programme TEPos se décompose en 3 phases : la phase 1 correspond à un état des lieux du territoire. S’ensuit la phase 2 qui mobilise l’ensemble des acteurs du territoire et cherche à les fédérer autour d’un plan d’action à mettre en place (dans l’optique d’économiser l’énergie au quotidien mais aussi de créer de l’énergie à partir de ressources renouvelables de proximité). Et enfin la phase 3, qui revient à mettre en place les actions. La mobilisation de tous va permettre la mise en place d’actions concrètes pour alléger la facture énergétique, générer un développement économique et accroître l’attractivité du territoire. On voit très bien qu’un argument « massue » est mis en avant : pas de moralisme sur les générations futurs ou sur la protection de notre (unique) planète, mais la perspective d’une hausse continue de nos factures énergétiques.

OU se cachent les TEPos ?
Pas que dans la Puisaye ! Au plan européen et sous diverses appellations : en Allemagne, en Autriche (on s’en serait douté, vu leur réputation dans le « renouvelable »). Mais également en Hongrie, en République Tchèque, en Slovénie, en Roumanie, en Italie, en Belgique ou encore en Ecosse. Et pour revenir en France, le Ministère du Développement Durable a examiné 528 candidatures entre 2014 et 2015, couvrant 21 000 communes. Quant aux Conseils Régionaux, en partenariat avec l’ADEME, ils ont lancé des appels à projets et aident techniquement et financièrement les territoires. En Février 2015, ce sont 212 projets qui ont été retenus au niveau national pour leur caractère d »excellence. Ils vont ainsi bénéficier du label de « Territoire à énergie positive » et d’une aide de 500 000 euros.

TEPCV 2015

QUI peut devenir Territoire à Energie Positive ?
Les communes, mais aussi les EPCI (intercommunalités), les parcs nationaux, les pays et les métropoles peuvent présenter un projet de type TEPos. Mais comme la valse des étiquettes touche également les appellations politiques et citoyennes, on devrait petit à petit oublier le nom de TEPos pour adopter celui de TEPCV (Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte). En espérant que ce changement soit porteur de sens et de lisibilité !

EST-CE QUE ça marche ?
N’en parlez pas aux gens des îles, comme Patrick Saultier, ingénieur-consultant et directeur de la société Ile de Sein Energies. Son projet local, né en 2008 suite à une tempête dévastatrice, se voit bloqué par EDF et une réglementation qui interdit de dépasser le seuil de 30% de production d’énergie renouvelable. En attendant, les groupes électrogènes au fioul tournent à plein régime et rien ne semble mettre fin à cet état de fait assez peu démocratique. Hormis ce cas extrême, il faut se rapprocher de quelques territoires pionniers en la matière, telle la commune de Montdidier dans la Somme, et sa régie de production d’énergie renouvelable qui vise les 100% d’autonomie. Si cela marche déjà ailleurs, l’avenir dira si la somme des énergies locales l’emportera sur les réticences et des blocages des pouvoirs centraux. Et si les projets sont bien gérés et aboutissent à des résultats concrets, nul doute qu’il y aura un effet boule de neige sur les territoires voisins. Car l’énergie et la croissance sont l’affaire de tous !

Laurent

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