Il n’est pas arrivé le jour où l’on pourra passer ce genre de commande à la terrasse d’un café. Ni en France ni ailleurs… Et pourtant ! Derrière cette fantaisie un brin provocatrice, une réalité scientifique. Comme le relate la naturopathe Irène Lorient : « une étude américaine a mis en avant le fait que la morphine (ou plus exactement la casomorphine) est synthétisée par l’homme et les animaux. De ce fait, il existe une faible, mais non nulle, quantité de morphine dans le lait produit par les femmes, vaches, chèvres, et autres animaux produisant du lait pouvant être utilisé pour la fabrication de produits laitiers tels que le fromage par exemple. »
« La casomorphine est une protéine provenant de la dégradation de la caséine du lait par la protéase. Tout comme la béta endorphine ou encore l’enképhaline, elle présente des propriétés antinociceptives du fait d’une forte ressemblance avec la morphine. Cette présence de casomorphine dans le lait maternel peut expliquer pourquoi le bébé s’endort après ou pendant, la prise du biberon. Cela eut également expliqué la dépendance que certaines personnes peuvent entretenir avec le lait ou les fromages. Selon une étude récente de l’Université du Michigan, l’addiction au fromage est une réalité comparable à celle aux drogues, au tabac, à l’alcool. »
Bien que la casomorphine soit 250 fois moins active que le plus célèbre des opioïdes, il est intéressant de noter que d’une certaine manière, la nature est bien faite. Naturellement, la vache entretien une dépendance de son veau le temps de sa croissance, boostée évidemment au lait de vache. Naturellement aussi, la femme allaite son enfant jusqu’au sevrage. Plus tard, plus aucun lait ne devrait, chez les hommes comme chez tous les mammifères, être consommé. Inutile de ressortir la longue liste des effets délétères sur notre santé est assez fournie. Mais le circuit de récompense, l’effet anti-stress ou rassurant lié à la consommation de lait, sous toutes ses formes, est assez flagrant !
Partout, les rayons des produits laitiers sont (sur)abondants, tant dans les pays développés que chez les émergents, nouvelle cible très porteuse. Ainsi la FAO tablerait sur une croissance cumulée de 125% en Asie du Sud d’ici 2030. La consommation quotidienne de produits à base de lait de vache devient une norme planétaire. Et le recours au lait de vache est essentiellement motivé par des questions de rendements.
En Occident, entre le verre ou le bol de lait du matin, le yaourt bifidussé et fromage dans tous ses états, les produits laitiers font partie de nos habitudes. Des habitudes solidement entretenues, que ce soit à coups de repas festifs, à coups de pubs ou, plus subtilement… à coups de casomorphines !
Laurent