L’asymétrie d’information se définit en économie comme la situation dans laquelle un acteur économique possède davantage d’informations pertinentes que les autres acteurs. A partir du moment où cette asymétrie a lieu, on entre dans une situation déséquilibrée. Une situation dans laquelle le pouvoir des uns n’est pas égal à celui des autres.
On parle aussi d’information imparfaite, pour souligner que dans le monde réel, bien souvent la concurrence n’est pas pure et parfaite (CPP). Des phénomènes de mode, d’imitation, de rationalité autoréférentielle viennent distordre la valeur réelle des informations à la disposition des acteurs économiques. Ce qui est vrai tant sur les marchés de l’économie réelle que sur celui de l’économie financière, la plus virtuelle qui soit. Ces modes conduisent tout naturellement aux bulles spéculatives, aux conséquences parfois dévastatrices.
L’asymétrie d’information et les imperfections pratiques de l’économie sont un démenti aux thèses les plus libérales, celles-là même qui prétendent qu’il faut laisser-faire au maximum le marché. Une vision idyllique et naïve qui peut faire le bonheur des uns au détriment de la sécurité financière des autres, comme on l’a vu lors de la crise des subprimes. A cette asymétrie d’information économique s’ajoute l’asymétrie d’information politique, etc notamment le fait que le grand public n’a souvent pas conscience de ce qui se trame derrière les grandes manœuvres d’organisations supranationales telles que le FMI ou l’OMC. Une asymétrie qui se niche dans le déficit démocratique des institutions de la gouvernance mondiale.
L’économiste Joseph Stiglitz, co-auteur avec Akerlof de l’étude sur l’asymétrie d’information en 2001, rappelle à qui veut l’entendre que le FMI a souvent été beaucoup plus prompt à sauvegarder les grandes banques internationales (des pays du Nord, principaux actionnaires du Fonds) qu’à sauvegarder les économies des pays du Sud.
Laurent