La trêve des confiseurs est un événement vieux comme Hérode, ou presque ! Apparu tout d’abord sous l’appellation trêve de Dieu, il s’agissait alors, au début du précédent millénaire, de faire une pause dans les combats à l’approche des grandes fêtes religieuses. Une pause qui s’imposait alors, sous peine d’être…excommunié. Cette trêve improbable, outre ses différentes appellations (trêve de Dieu ou paix de Dieu, puis trêve des confiseurs, dans une version laïque remontant à la Troisième République) fait également écho aux événements quasi-miraculeux de la Première guerre mondiale. Notamment entre les combattants français, anglais et allemands, qui se mirent à fraterniser. Dans sa version moderne, la trêve des confiseurs symbolise une pause dans les luttes politiques ou dans les différends diplomatiques.
Trêve de Noël ou Paix de Dieu
Question luttes armées, les combats n’ont toujours pas cessé dans le monde, en 2018. Certes, la guerre n’est plus aussi mondiale qu’en 1914, du moins d’un point de vue européen ou nord-américain. Est-ce que pour autant la trêve des confiseurs est assurée d’avoir lieu cette année, comme nous le suggère le calendrier, entre Noël et le jour de l’An ?
Une chose est certaine, la période de l’Avent n’a plus vraiment la même teneur qu’auparavant. Les forçats du marketing ont fait feu de tout bois pour faire démarrer la grande braderie de Noël presque deux mois à l’avance !! Les combats et les combattants ont changé d’armes et ont changé d’habits. Mais la grande bataille commerciale fait rage, surfant sur Halloween et sur le désormais établi « Black Friday » !
Noël dure deux mois
En passant devant une vitrine de supermarché maquillée en succursale du Père Noël, on peut se demander s’il y a vraiment des clients pour fêter Noël avant l’heure. Mais on connaît la réponse. C’est qu’il faut gaver le client comme d’autres gaveraient oies et canards. Et puis c’est l’occasion qui fait le larron, alors tous les coups sont permis. En plus, la technologie permet désormais de décomplexer les victimes d’erreurs d’aiguillages (eh oui, parfois le Père Noël peut se tromper de cadeau !), applis à l’appui pour des lendemains de fête dépourvus de toute frustration matérielle. Dans une économie qui n’a de circulaire que le fait de tourner, beaucoup, en rond, il faut maximiser chaque instant, sans trêve. D’ailleurs la trêve des confiseurs, pour ce qui est de ce corps de métier, n’a jamais rien signifié d’autre que le contraire d’une trêve ! La production et la vente de douceurs atteignent un pic annuel. Un sommet qui n’a d’équivalent que notre taux de cholestérol et notre glycémie, fête oblige !
Laurent