Un horizon anxiogène

La retraite, une parenthèse dorée ? Historiquement, l’ensemble de la société française a pu jouir d’un horizon plutôt paisible, celui de la retraite. Parenthèse historique de quelques décennies seulement ! Entre progrès économique à la sauce « 30 glorieuses » et allongement de l’espérance de vie, la mise en place de la retraite aura représenté, en France comme ailleurs, un moment privilégié pour tous celles et ceux qui ont, après des années de dur labeur, accédé à cette récompense. Une vague incarnée par le papy boom et autre segment porteur (mais pas éternel) de la silver economy.

D’après l’historien et démographe Emmanuel Todd, au nom de la réforme, présentée comme incontournable et visant à harmoniser la situation des futurs retraités, l’état français entérinerait un nivellement par le bas. Une réforme met fin officiellement aux années dorées de la retraite. Et qui nous conduirait vers nouvel horizon post-moderne. La fin d’un happy end social ?

A quelques exceptions près – pensons aux parachutes dorés des patrons du CAC40, des stars bien entourées et prévoyantes, ou encore des retraites des planqués de la politique – l’horizon s’assombrit. La retraite n’est plus un refuge, un moment relativement paisible avant la « dernière ligne droite » de la fin de vie. Dans un pays qui s’appauvrit comme le souligne Emmanuel Todd, la retraite universelle est une escroquerie. Un bien trop joli mot, en mode novlangue ! Le minimum vieillesse pour tous ne serait qu’un pis-aller.

Dans ce difficile et dangereux virage, les violences, relayées à longueur de journée par des médias « boucleux », ne sont pas juste le fait d’une frange radicale de la population, avec le chef de la CGT ou des gilets jaunes à sa tête. Les violences sont aussi devenues un mode d’expression du pouvoir central, arc bouté sur sa posture répressive. A l’instar du fameux roman d’Orwell…

L’historien va même plus loin. En se basant sur les préférences électorales des forces de l’ordre, Emmanuel Todd transcende l’opposition de façade entre macronisme et lepénisme. Selon lui, il y aurait, bien au contraire, une alliance qu’on « pourrait appeler dans le futur le macrono-lepénisme« . Une collaboration entre les deux mouvements dans les violences faites à la société serait à l’œuvre, bien loin des présentations systématiques des deux pôles finalistes des élections présidentielles que tout semble opposer.

Laurent

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