Les choses avaient pourtant bien commencé. Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées, comme dit le proverbe. Le confinement n’allait être qu’un retour à l’essentiel, un rappel au foyer. C’était sans compter sur les familles éclatées et… sur nos anciens.
Quelle horreur ! Après le rêve de la silver economy, le cauchemar du elderly crisis management, la gestion (de crise) des vieux parents. Et personne n’était prêt, comme toujours en temps de crise… Quand le papy boom tourne au vinaigre.

Et si l’horizon sociétal allait basculer en mode « tous sous le même toit » ? Alors qu’on jasait en boucle sur la fin de la mondialisation échevelée (ça vous rappelle un post récent ?), en mode « rapatrions nos expats, et nos usines », en fait on se voilait la face ! Notre rôle d’homo œconomicus nous cachait bien l’essentiel. Nos vies mobiles, digitalisées, éclatées par le multitasking, nous auraient presque fait oublier notre dépendance vis-à-vis, justement, des plus dépendants d’entre nous.
L’essentiel ? Que le progrès technique, l’enrichissement matériel et une sorte de fièvre individualiste nous avait – jusqu’ici – permis de nous émanciper, de nous libérer des liens anciens, de nous détacher des générations du monde d’avant. Que ce même progrès technique et économique nous avait permis de nous croire coupés du reste, des autres, des enfants délocalisés et des parents à distance. Fin de partie ? Après avoir rapatrié nos étudiants et nos expatriés, après avoir fermé puis rapatrié nos usines, va-t-on devoir, comme « au bon vieux temps », rapatrier nos anciens ?
Laurent
l’hypermodernisation nous a mis à genoux dans une situation aussi vieille comme le monde ( la maladie).l’hypermodernisation nous a mis à genoux dans une situation aussi vieille que le monde est la maladie.