En cette période de bouclage des vœux de Parcoursup, à grands coups de lettres de motivation, il y a des étudiants qui s’inquiètent, au vu soit de leurs piètres résultats académiques, soit au vu des statistiques d’admission. En effet, certaines formations très prisées affichent des taux très bas, de l’ordre de 5 ou 10%. Alors on peut se dire qu’avec un étudiant sur dix, voire seulement un étudiant sur vingt de retenu, les chances de succès sont faibles d’y arriver !
Inversement, certains établissements affichent des seuils beaucoup moins élevés. Elles présentent des taux d’admission bien supérieurs, de l’ordre de 40% voire 60%. Ce peut être le cas de formations peu demandées. Ce peut être le cas, aussi, de formations bien plus couteuses que la moyenne. Alors, à une sélection « au mérite », fonction de la valeur académique du candidat, vient s’affirmer une autre contrainte, purement économique. A savoir le pouvoir d’achat des parents et/ou la volonté de s’endetter du jeune adulte.

De tout temps ont coexisté en France, comme partout ailleurs, des établissements publics ou privés. Avec cette promesse, plus ou moins tenue, qu’en payant soi-même d’importants frais de scolarité, la qualité et la réussite seraient au bout du chemin. Nation d’ingénieurs, notre pays a toujours favorisé l’accès aux filières scientifiques à toutes les classes sociales. Cela n’exclue pas un fort déterminisme social si l’on regarde du côté des grandes écoles (Polytechnique et autres). Mais aujourd’hui encore, cela ne choque personne qu’une école de Management coute nettement plus cher qu’une école d’ingénieurs.
Paradoxalement, le coût de fonctionnement d’une école d’ingénieur est nettement supérieur à celui d’une business school (pas de machine ni de robot, pas de matériel de laboratoire…), tandis que les écoles dites consulaires (HEC, ESSEC et autres EM) facturent « plein pot ».
S’il reste de la marge, si on peut dire, entre le coût des études en France et dans les pays anglo-saxons, on voit bien le glissement qui s’opère. Certes, un an aux « Mines » ne coûtera qu’entre 2000 et 3000 euros, pas grand chose comparé au coût réel de la formation (estimée autour de 11 000 euros par élève). En moyenne une grande école de commerce coûterait aujourd’hui 12 000 euros (prix facturé) et jusqu’à 18 000 euros pour la crème de la crème des « parisiennes ».
Mais que se cache-t-il derrière cette inflation ? D’abord, un désengagement de l’État, au travers des CCI qui participent de moins en moins au financement de ces centres de formation. Mais aussi la fuite en avant induite par les classements internationaux, une couteuse course à l’excellence, aux professeurs chercheurs de renom.