La régulation, le contrôle et la surveillance sont des termes qui se ressemblent. Et si notre confort et notre sécurité ne dépendaient que d’un seul acteur, un seul système de régulation ? Et si nous avions à la fois besoin de surveiller les autres, sans pour autant nous libérer de la surveillance dont nous faisons l’objet ? La surveillance, un peu comme « je te tiens, tu me tiens, par la barbichette » !
L’État existe parce que nous le voulons. Dans l’hypothèse ou dans l’état de fait que nous vivons selon notre propre volonté (celle du peuple, qui « c’est bien normal » délègue certaines missions à un organe central, gouvernemental, étatique, celui de la « puissance publique »), il arrive un jour où l’on se demande si notre trop plein de pouvoir public, d’arsenal juridique, de contrainte gouvernementale, n’est pas juste le reflet de notre désir incompressible de toujours plus de confort et de sécurité. Ce jour-là, nous faisons un petit pas pour l’homme (et la femme), un grand pas pour l’humanité ! Belle prise de conscience de notre inconscience passée…
En tant qu’adultes et « responsables », notre sentiment d’être devenus des êtes autonomes, des individus soi-disant libres, semble nous détacher de certaines contraintes extérieures. Car nous aimons l’idée de nous savoir libres de nos faits et gestes. Car nous trouvons plutôt rassurant de croire que l’État contrôle la situation. Ainsi l’État contrôlerait la situation économique, fiscale, éducative, voire géopolitique (on peut rêver !) Ainsi tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Circulez, braves gens…

Et si tout cela n’était qu’un écran de fumée, un conte de fées ?
Prenons un exemple : la santé. Ah non, pas encore ces histoires de pandémie, de vaccination, de confinement ! Alors prenons un autre exemple : le trafic de drogue(s). Les descentes de police se multiplient, les opérations « place nette » assainissent la situation. Il est possible de croire en ce narratif du contrôle, de la régulation, de la puissance publique pour le bien de tous (même celui des trafiquants qui finiront avec des peines plus ou moins lourdes, appliquées ou pas… car c’est pour leur bien donc pour l’intérêt général !)
Mais quid de toutes ces autres commerces basés sur la fidélisation du consommateur, bref l’addiction ? Ces addictions totalement légalisées : l’alcool et le tabac ? Quel coût annuel, quelles pertes pour la société ? Et quels gains pour leurs producteurs et leurs revendeurs ? Une question à la frontière dérangeante de l’économie et de la politique : c’est là où le bât blesse ! A moins de ne voir ces addictions que comme de simples « problèmes individuels », purement privés et donc non concernés par la vie publique.
Et ne (re)parlons pas de ces autres addictions, médicamenteuses, qui font le bonheur des laboratoires pharmaceutiques, avec la rente de ces molécules brevetées et l’aubaine de faire du curatif (un malade restant bien entendu plus rentable qu’un individu bien portant). Et rappelons-nous que médicament se disait, dans le temps, drogue… Mamie, as-tu bien pris tes cachets ?
Au fond, où commence et où finit notre appétit de sécurité ? Alors que la surveillance de masse atteint des sommets grâce à Internet, à l’IA et aux personnes (ne les oublions pas) « aux manettes », les entreprises privées et/ou les agents de l’état, que fait-on ? Va-t-on demander encore plus de surveillance tout en laissant divaguer les gros bonnets ? Ou bien va-t-on un jour passer de la posture du spectateur passif/consommateur sous emprise à celle du citoyen actif et demandeur de comptes ?









