Que l’on ait déjà joué au Cluedo ou pas, on connaît tous le principe d’une enquête policière, avec ses hésitations et ses revirements, avec ses meurtriers présumés et, pour finir, un faisceau de preuves qui accablent et nous conduisent à désigner un coupable. Le coupable !
Vision très analytique, basée sur une recherche de faits et de causes. Jusque-là, rien qu’une démarche tout à fait classique. Quasi-scientifique. Une méthode éprouvée depuis des siècles. Respect !
Mais voilà qu’arrive la complexité. Car la simplification abusive ou la recherche du « lampiste », si elle nous arrange au plan pratique ou au plan moral, a bien souvent aussi fait les preuves de son inefficacité sur la durée. Qu’il s’agisse d’un retour d’expérience, de la réponse à la question « pourquoi ai-je réussi » ou bien « pourquoi ai-je échoué ». Ou bien qu’il s’agisse de tenter de comprendre les raisons d’une maladie ou encore celles d’une difficulté relationnelle.
Résultat sportif, succès ou échec économique, cancer, divorce, mariage heureux ou malheureux… autant de phénomènes complexes et subtils. On rie encore des excuses d’un joueur de tennis accusant le terrain d’avoir été trop lourd ou la chance de l’adversaire au moment des « balles neuves ». Ou bien l’on s’énerve face à l’injustice d’un jugement trop hâtif ! Ou bien encore on s’exaspère face à l’analyse partielle, partiale et donc biaisée d’un commentateur.
Et si tout cela n’était que le reflet de nos propres imperfections, de ce que Louis Fouché a baptisé le PFH (« putain de facteur humain ») ?
Alors ne cherchez plus le lampiste ! Et n’oubliez pas que le Cluedo n’est qu’un jeu…









