Faut-il tout reconstruire ?

Cathédrale incendiée, archipel dévasté, village alpin inondé et enseveli. Que l’on soit à l’île de la Cité, haut-lieu touristique et religieux (et, on l’aura compris, politique), à la Bérarde (haut-lieu de l’alpinisme au pied de la Meije) ou encore dans l’un des plus beaux archipels au monde (Mayotte, également l’un des plus pauvres territoires français)… fallait-il ou faudra-t-il reconstruire ?

Imaginez un peu la peine ou la détresse, l’incompréhension des habitants de Paris, de la commune de Saint Christophe-en-Oisans ou d’outre-mer si une cathédrale du XIVème siècle, un village de quelques dizaines d’habitants, ou un chapelet d’îles aux frêles maisons faites avec les « moyens du bord » – tardaient simplement à être réhabilités ! Que fait l’État ? Qu’est devenue la solidarité ? Ne nous abandonnez-pas !

Est-il simplement concevable que non, plus rien ne sera exactement comme avant ? Faut-il s’évertuer à tout reconstruire ? C’est précisément dans ce contexte d’urgence, d’état de crise, que le syndrome du « NIMBY » réapparaît. Not In My Back Yard signifie habituellement le refus de tout projet dans notre voisinage perçu comme toxique, polluant ou, du moins, dérangeant. Mais en cas de perte involontaire (catastrophe naturelle principalement), alors la colère s’inverse non pas « contre » tel ou tel projet mais « pour » (quoi qu’il en coûte ?) un retour à l’état précédent.

Deux poids, deux mesures ? Que personne ne s’offusque. Gardons notre sang-froid même au lendemain de la cruelle tempête, de la crue centenaire, de l’incendie millénaire.

Comme le clamait ironiquement une étudiante éloquente : « changez mais surtout ne touchez à rien »

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