Le développement personnel ou l'amélioration de soi. Julia de Funès, dans son livre critique sur le développement personnel "à toutes les sauces" et surtout "dans tous les kiosques, toutes les librairies", ne s'était peut-être pas imaginée du succès fulgurant des blogs et vlogs traitant du même sujet !
Son propos central était que la question du développement personnel est trop... personnelle pour que des supports visant un large public, donc impersonnels par nature. Des ouvrages inadaptés aux spécificités de chacun, des messages à sens unique. Pas d'échange direct, aucun dialogue véritable entre l'émetteur et la masse des récepteurs. A moins que le livre ne servent qu'à recruter de nouveaux clients pour une thérapie, un séminaire, une formation ?
Il arrive parfois que l'on tombe, et c'est heureux, sur des personnes un peu décalées comme Franck Lopvet. Au départ il y a toujours une volonté sincère d'aider autrui, de partager des idées, d'en bousculer d'autres. Sauf qu'on pourra toujours se demander si ce qui compte le plus est la volonté de changer, les motivations des "patients", le niveau de souffrance (qui rendrait tout status quo inenvisageable)... ou bien ladite qualité supérieure du coach, du mentor ou de l'accompagnant ?
N'est-ce pas un peu simpliste, voire dangereux, de trop se reposer sur autrui ? Quel contrôle et quel impact réel ? Une seule certitude demeure : dans un monde qui va mal, aller bien voire très bien peut sembler suspect. Mais l'homme a cette étrange faculté créative qui lui donne cette possibilité de raconter des histoires, de modifier la réalité par la narration, et aussi de se raconter des histoires.
La sagesse devrait nous pousser à nuancer nos pouvoirs sur nous-mêmes mais aussi sur les autres ("on ne change pas les gens"). Penser le changement comme une option et non comme un diktat maladif. Un peu d'air frais, de liberté et surtout de légèreté dans un monde lourd !