Le Japon, c’est tout ce qu’on croit, mais tout l’inverse également.
Tout est à redécouvrir pour les Occidentaux que nous sommes : les gens, les traditions, la nourriture, la langue, la religion, la politesse, l’art, la musique, les paysages…
Quand on croit avoir compris, on est surpris de nouveau. Le dépaysement est total.
Vue de Kyoto
Les images :
On imagine les buildings, la sky line de Tokyo et on tombe sur des arbres magnifiques, taillés comme des bonsaïs, avec respect et patience.
Partout dans les villes, il y a des parcs.
Espaces de silence et de beauté. Beauté des arbres, d’un Dojo camouflé dans les feuillages, d’un enfant qui fait du vélo.
On pense à la surpopulation, aux carrefours bondés de passants, aux néons qui clignotent toute la nuit, et on se retrouve dans le silence d’un temple de Kyoto, à fouler de ses pieds nus des planchers usés par le temps.
On s’assoit, comme si on avait l’Eternité devant soi. Personne n’ose parler à voix haute. Dans une salle ouverte sur la nature, des moines prient.
On voudrait rester là pour toujours.
On croit regarder les buildings et on se retrouve à méditer devant des jardins amoureusement taillés, ratissés, façonnés par les moines. La lumière y est douce, et les couleurs merveilleusement coordonnées.
On croit connaître la nourriture Japonaise, grâce aux nombreux sushis bars ou restaurants qui ont fleuri en France et ailleurs, et l’on découvre que dans les nouilles Udon, il y a des herbes, des saveurs, des épices douces inconnues et délicieuses.
On découvre que les nouilles se mangent chaudes ou froides, plongées dans de l’eau avec des glaçons. Plutôt rafraîchissant avec les 35 ° de moyenne en juillet – août à Tokyo, voire un peu plus à Kyoto.
L’apprentissage des baguettes se fait à vitesse grand V, la faim aidant. Mais surtout, il y a régulièrement plusieurs opérations à coordonner : attraper les nouilles, les tremper dans un bol de sauce, puis les ramener vers la bouche… Pas toujours facile selon la motricité du voyageur !
Ou encore mieux : apprendre à décortiquer un poisson sans couteau ni fourchette, juste à l’aide de ses baguettes…
Comme le menu est intraduisible, c’est toujours la surprise lorsque le serveur s’avance vers votre table.
Le thé matcha est une découverte : il a la consistance d’un potage (on broie la poudre de matcha avant de la mélanger à l’eau) et le goût d’un thé vert très parfumé. Mais on le boit froid.
Sensation extraordinaire du Japon ancien sous la langue…
La cérémonie prend de longues minutes. Les mains expertes de la serveuse préparent la poudre, la tamisent puis fouettent le mélange avec de l’eau non bouillante.
Délice de ce thé dégusté dans les jardins d’un temple ou dans les sous-sols frais d’un tea shop de Kyoto. Surprise des wagashis (sucreries d’accompagnement) au goût différent lorsque l’on croque dedans.
Et ne jamais oublier son éventail, précieux par ces fortes chaleurs.
Au Japon, le petit déjeuner est une tradition, comme les autres repas. Au-delà du goût, c’est le soin avec lequel chaque assiette est préparée qui retient l’attention. (mention particulière aux talents de cuisinière de Yoshiko :-))
Le moindre plat prend une dimension esthétique qui accompagne autant le goût que le regard.
La notion d’art de vivre à la Japonaise est une façon pleine et entière de prendre soin des sensations. Que ce soit dans les Onsen, bains chauds traditionnels dans lesquels on se baigne nu, ou dans les hôtels traditionnels comme celui de Kitagawa, ci-dessous, on pénètre dans un univers inconnu.
Dans la chambre, pas de lit pour occuper l’espace. Un immense tatami, des coussins et un kimono pour chacun. Le dîner est composé d’une multitude de plats, à base de poissons et de coquillages que l’on fait cuire sur des réchauds. Puis on dort sur des futons, en attendant le lever de soleil, magnifique sur l’Océan Pacifique.
Au Japon, les moines de pierre sont habillés de couleurs vives. Avant de prier, on s’asperge d’eau, on boit une gorgée pure comme le cristal et on frappe dans ses mains.
Le respect des ancêtres et le sentiment de communion avec les forces de l’univers et les générations passées sont les bases spirituelles du Shinto. Wikipédia
Bien sûr, il y a aussi les quartiers branchés de Tokyo, qui sont tels qu’on les imagine, bruyants, colorés, mais avec ce supplément d’âme qui ne se retrouve qu’en allant s’immerger sur place.
Mais il y a aussi le Pacifique avec ses surfers et ses plages.
Au Japon on ne dit pas au revoir, pour ne pas froisser son interlocuteur.
Alors je vous dis arigatō gozaimaaaaaaaaaaasu !
Christèle
Lexique :
Shintoïsme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Shinto%C3%AFsme
Thé matcha : http://fr.wikipedia.org/wiki/Matcha
Shibuya : http://fr.wikipedia.org/wiki/Shibuya
Shinjuku : http://fr.wikipedia.org/wiki/Shinjuku
Onsen : http://fr.wikipedia.org/wiki/Onsen
merci pour ce merveilleux voyage,on s’y croirait réellement ,et tu nous sors de la tete les images d’Epinal que nous avons sur ce merveilleux pays.
Il faut que tu te laisses tenter à ton tour… mon père qui a voyagé dans le monde entier dit que c’est le pays le plus dépaysant du monde… et c’est vrai. J’en suis encore retournée, émerveillée… tous les sens en éveil.
Merci pour cette superbe introduction au Japon. Très bien résumé 🙂
Juste les sensations et le plaisir… 🙂
Merci d’avance pour ces belles photos, Na nièce vient de rentrée de 15 jours du japon, elle a beaucoup apprécié sa décoiffe comme elle dit , mais il faudrait plus d’une vie pour apprécié les subtilités de ce pays, aussi bien moderne et attaché a sa culture, le roi de la communication mais si réservé …
Un haïku pour te remercier
Rien ne dit
dans le chant de la cigale
qu’elle est près de sa fin.
Basho
Une pensée a méditer
Si vous n’avez aucune relation avec la nature alors vous n’aurez pas de relation avec l’homme. Les champs, les forêts, les rivières, les arbres, toutes les merveilles et beautés de la terre, c’est la Nature. Si cela ne vous dit rien alors nous ne pourrons jamais avoir de relation les uns avec les autres.
Krishnamurti
Merci !!! J’adore les haïkus et celui-ci est très beau. Là encore, il s’agit d’un art difficile. L’équilibre de la phrase sur 3 pieds, tient du miracle mathématique, de la richesse des mots et de l’esprit de celui qui les écrit.
Une des merveilles Japonaises donc, mais c’est vrai qu’il faudrait une vie pour apprécier le Japon dans son essence profonde. Je crois que c’est ce qui m’a vraiment émerveillée : pouvoir être nourrie sans cesse de toutes les subtilités de la culture de ce pays.
Merci Christel pr ce voyage que Tu nous offre. J avoue etre emerveille sans meme y avoir ete. Je regrette ne pas avoir lu ce passage bien avant face a une opportunite qui m etait offerte pr une annee. Toutefois je considerau ces cieux Dans mes prochains voyages. Bien a vous . Lionel a Accra
C’est tellement agréable de partager les émotions… 🙂 Peut-être du coup une nouvelle priorité de voyage qui s’ouvre ? 🙂
C’est si beau et inspirant ! Du coup je devrais peut-être un jour publier une fable japonisante,
un conte pour tous 😉
A reblogué ceci sur light up my mind.