Le monde selon James Rickarts

James Rickarts est un vieux loup de mer de la finance. 35 années passées du côté de Wall Street. Suivi d’un virage professionnel comme consultant, notamment auprès des autorités américaines. Puis un « coming out » éditorial et la publication, peut-être par sens du devoir et patriotisme, du best-seller « Currency Wars » en 2011 et « The Death of Money » sorti au printemps dernier.

The Death of Money

A qui s’adresse ce livre ? Au microcosme des financiers du monde entier, trop habitués à la suprématie du dollar américain devenu, après l’or, la monnaie de référence ? Ou bien, plus prosaïquement, au commun des mortels un peu curieux à l’heure où, d’après quelques anciens, « tout fout l’camp ! »

D’après Rickarts, le marché boursier est parfaitement manipulable, comme l’attestent les mouvements spéculatifs qui ont eu lieu durant les quelques jours qui ont précédé les attentats du 11 Septembre 2001. Contre toute attente, l’auteur, qui a cotoyé les plus hautes autorités de son pays, explique pourquoi la CIA, la Fed et le Pentagon ne maîtrisent pas – et ne maîtriseront jamais totalement – les cyber attaques sur les monnaies. Le dollar est déjà, depuis plusieurs années, dans le collimateur des prédateurs étrangers…

Adam Smith, il y a presque trois siècles, avait pressenti le fonctionnement complexe du marché, lieu de rencontre réel (ou virtuel désormais) de millions d’individus, tour à tour vendeurs ou acheteurs. Il avait en somme l’intuition que la multitude de prises de décisions et leur préalable, les échanges d’informations, échapperaient à la puissance publique, à partir du moment où le libéralisme ferait foi.

Rickarts nous surprend aussi en comparant les excès et la fragilité d’un pouvoir politique hyper-centralisé, que ce soit côté américain, côté russe (époque stalinienne) ou côté chinois (époque maoïste)… que seul le degré de violence séparent. Selon l’auteur, pédagogue dévoué, l’enjeu pour les Etats-Unis – que l’on voit trop encore comme « maîtres du monde » – se situe bien au-delà des simples questions économiques ou financières. Il s’agit en fait d’un enjeu de sécurité et de souveraineté nationale (droit pour un pays de décider de son destin collectif). Aussi, s’il est entendu, à l’heure de la nouvelle guerre en Irak, que les USA conservent une supériorité militaire sur le reste du monde, il semblerait qu’ils aient perdu leur toute puissance sur un autre champ de bataille : celui des marchés financiers. La pression monte du côté des fonds souverains chinois, russes ou arabes…

En résumé, James Rickarts nous apporte à sa façon une nouvelle vision. La passage d’un monde pétri de certitudes à un nouveau monde, où règne l’incertitude et où tous les coups sont permis !

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