Comment ça, vous ne connaissez pas Xiaomi ? Signifiant « petit grain de riz » dans sa langue de naissance, le principal concurrent local d’Apple dans l’Empire du Milieu joue la transparence sur ses origines chinoises.
Xiaomi a un chef, Lei Jun, qui s’inspire sans complexe du style des patrons d’Apple, jusqu’au style vestimentaire. Ensuite il affole les marchés financiers en levant plus de capitaux qu’un Uber ou AirBnB. Preuve s’il en fallait que les Américains doivent apprendre à partager leur capacité à monétiser, à devenir « bankable ». 5 ans seulement après sa création ce « me too » est déjà devenu numéro 3 du marché, derrière Samsung. Rappelons que si Apple a réussi à prendre la tête des ventes en Chine, Samsung reste devant au plan mondial.
Apple aurait pu se faire sanctionner ou freiner par les autorités chinoises, qui ont bien compris que charité bien ordonnée commence par soi-même. L’arrogance américaine s’est déjà prise les pieds dans le tapis chinois, à l’instar des mésaventures de Google face à Baidu, ou Twitter face à Weibo. Weibo a en effet soufflé la vedette à la firme de en s’inspirant de deux concurrents américains, avec un service hybride entre Facebook et Twitter, façon microblogging. Du côté de Cupertino, apprenant vite des erreurs du passé, l’empathique Tim Cook a réussi le tour de force de s’associer avec le leader chinois des télécoms mobiles. D’où un décollage décoiffant des volumes écoulés. Apple a su négocier sans arrogance, dans le respect des autorités locales, ce qui semble être le b-a ba. Ce changement de style représente une vraie révolution culturelle, vu de l’Occident !
Pendant ce temps, Lei Jun, l’entrepreneur rédiciviste, déclarait en décembre dernier que « L’i-phone reste le meilleur smartphone de la planète ». Le sens de la modestie chinoise reste un mystère pour la plupart des Occidentaux, qui se demandent si c’est du lard ou du cochon, du respect de l’autre ou de l’ironie. Si les phablets du « petit grain de riz » se sont faites une place sur les linéaires, c’est avant tout grâce à leur rapport qualité/prix imbattable. Il ne reste plus qu’à compter sur un transfuge de Google et quelques autres génies du genre (Microsoft, Motorola, Yahoo…) pour apporter à Xiaomi le supplément d’âme qui lui faisait défaut. Le marketing du riz a de beaux jours devant lui…
Laurent