Je l’avoue, j’étais un peu dubitative en allant voir Tokyo Fiancée, adaptation d’un des innombrables romans d’Amélie Nothomb. Non pas que je n’aime pas cette romancière, mais je craignais les clichés, ou tout simplement une histoire sucrée, sans relief et sans saveur.
Si la romance entre Amélie et Rinri, son fiancé Japonais, est très proche du livre original (Ni d’Eve ni d’Adam) et sans grande surprise, le coup de coeur vient en revanche des merveilleuses images que Stefan Liberski nous offre du Japon.
J’ai ouvert grand les yeux et j’ai tout reconnu :
-les ruelles du vieux Tokyo, avec ses maisons basses en bois, ses plantes vertes qui débordent sur les ruelles, ses enfants qui jouent.
-les épiceries ou « convenient stores » au pied des buildings où l’on trouve tout et n’importe quoi.
-le bain chaud extérieur Onsen dans lequel on plonge nu pour se relaxer.
-le Mont Fuji couvert de neige, les forêts épaisses et l’imagerie populaire des sorcières.
-les Okonomiyaki : sortes de « crêpes » sans pâte, aux multiples ingrédients, que l’on mange avec de la sauce Hiroshima, et que l’on fait parfois cuire soi-même sur une plaque au restaurant.
-le temple dans lequel on prie en frappant dans ses mains après s’être aspergé d’eau pour se purifier, les offrandes de bouteilles d’eau minérales et l’immensité des parcs Tokyoïtes (Yoyogi Park par exemple).
-l’esthétique épurée des maisons, les coussins où l’on s’assoit par terre, à genoux pour manger, discuter, se coiffer.
-la chambre d’hôtel traditionnelle, avec sa fenêtre ouverte sur la nature ou l’océan, son futon pour dormir au sol et sa table basse.
-le repas traditionnel Japonais avec ses morceaux de poisson cru au goût fort et puissant, les coquillages vivants qu’il faut avaler sans respirer.
-l’exquise politesse des Japonais, leur surprise face à toute émotion incontrôlée.
-la tradition des Geishas qui font la conversation à table ou chantent, dansent, récitent de la poésie. J’ai moi-même eu l’occasion d’en rencontrer deux à Kyoto dans un restaurant traditionnel où les tables sont en apesanteur au-dessus d’un torrent. Moment suspendu lorsque l’on sait qu’il n’en reste plus que 200 dans le pays.
-la sky-line de Tokyo, magique, juste devant l’océan Pacifique.
-les couleurs des vêtements, joyeuses, excentriques.
Bref… le Japon.
Merci au réalisateur pour m’avoir entraînée dans cette multitude de souvenirs merveilleux.
Allez-y : pour le prix d’un billet de cinéma, vous êtes à Tokyo.
Christèle