Qui veut des Blockchains ?

Les blockchains, « chaîne de blocs » en français, sont un système d’échange informatique, assez peu connu du grand public. Ils se basent sur une organisation décentralisée du stockage et de la transmission d’informations. De manière à la fois transparente (à la différence de certains grands acteurs comme les GAFA) et sécurisée (condition sine qua non pour un développement pérenne).

A quoi ça sert ?

Les blockchains servent à toute activité nécessitant un échange d’information. Aussi, à l’heure où tout ou presque est devenu numérisé, le champ d’application est vaste. Ce qui peut susciter à la fois de la peur (des entreprises en place, déjà installées dans le paysage économique), du scepticisme et des moqueries (encore une tentative révolutionnaire, « disruptive » comme disent les anglo-saxons, qui va tomber à l’eau ?)

La décentralisation est une caractéristique importante des blockchains. Ainsi n’espérez pas une privatisation, un accaparement exclusif des échanges, à l’image de ce qui se passe aujourd’hui chez Uber ou AirBnB. Car rappelons que dans cette soi-disant « économie du partage » (shared economy), la transaction reste déséquilibrée, inégalitaire. Le grand gagnant, comme déjà lors de l’avénement des GAFA, c’est le propriétaire de la plate-forme !

blockchain2-1

D’après Wikipedia, les blockchains peuvent trouver des applications comme :

  • les applications dites « Bitcoin 2.0 ».
  • des applications basées sur les contrats intelligents, permettant d’échanger toutes sortes de biens ou de services.
  • des moyens de réduire les coûts de paiement et les coûts de transaction. Ainsi Citibank a annoncé son souhait d’émettre sa propre cryptomonnaie, le Citicoin15. De même, en avril 2015, la banque UBS a ouvert à Londres son propre laboratoire de recherche dédié à l’étude de la technologie blockchain et à ses applications dans le domaine financier. On peut cependant s’attendre à une approche centralisée ou une tentative de récupération du modèle qui se veut ouvert, transparent et réellement partagé !
  • des moyens d’améliorer leurs systèmes prédictifs dits « d’oracles », pour les assurances notamment.
  • le développement d’assurances peer-to-peers.

Des expérimentations ont été annoncées dans le domaine de l’industrie musicale, du contrôle des données ou encore de la supply chain, respectivement avec la gestion des droits d’auteurs, la construction d’un cloud décentralisé ou encore la traçabilité des matériaux. Les blockchains sont prometteurs de belle révolutions : dans le domaine de la propriété foncière par exemple, ils pourraient ainsi garantir des titres de propriété immuables. A l’heure où les grandes puissances lorgnent sur les terres cultivables notamment en Afrique, l’enjeu est de taille, sachant qu’une grande partie de l’humanité doit encore sa survie à la possession d’un lopin et terre et d’une ferme, comme du temps de nos aïeux !

La puissance des « blocks »

Un système économique basé sur le blockchain pourrait défier l’hégémonie d’un Uber ou d’un AirBnB, d’un Wester Union ou d’un Google, à l’heure de la « big data »… Ainsi Abra, dont le nom signifie « A Better Remittance App », est une application mobile permettant les transferts d’argent d’un coin du monde à l’autre. Ces transferts, traditionnellement supportés par WU et consorts moyennant des commissions parfois jugées abusives, constituent pour certains pays en voie de développement une manne financière conséquente, vitale pour leur économie. Abra échange des dollars US contre des bitcoins, ce qui permet alors leur transfert instantané, partout dans le monde. Le destinataire des fonds recevra ensuite l’argent dans sa monnaie locale. Soit un gain de temps et un gain d’argent, du fait de la baisse des frais de transfert.

Dans le domaine de la data, il est de coutume de dire que nos avatars, dans le monde vitrtuel, en savent beaucoup plus sur nous-mêmes que ce que notre propre mémoire est capable de retenir. Et il faut bien reconnaître que ces grandes entreprises du numérique, sont hors de contrôle. Il suffit de constater les difficultés qu’ont les états à leur faire payer des impôts ! Alors qu’au même moment, le commun des mortels est assommé par la pression fiscale. Et si les blockchains étaient l’antidote aux dérives de la Net Economy ?

Laurent

Une réflexion sur “Qui veut des Blockchains ?

  1. Merci Laurent de nous faire découvrir ce sujet dont je n’avais jamais entendu parlé. En revanche je m’étonne toujours que les utilisateurs d’Airbnb et autres ne se posent pas souvent la question de qui gagne l’argent, qui fait quoi, qui cotise, qui paie les impôts. Mais chacun veut toujours être soigné, instruit, formé gratuitement! Paradoxal en effet.

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