C’est désormais un rituel de la Vème République : la décote de popularité. Comprenez la surprenante – et souvent décevante – évolution de tout président élu dans les sondages de la confiance populaire. Une évolution qui laisse tout de même un goût amer, même si au fond personne n’est dupe !
Ainsi d’après le très sérieux institut Kantar TNS, on remarque que malgré sa victoire en 2007 avec un capital confiance à 63% en juin de la même année, le Président Sarkozy perdit la bagatelle de 26 points en un an (37% seulement de confiance en juin 2008). Et qu’il finit son quinquennat avec le même niveau de désamour (et même un point bas à 20% de confiance…donc 80% de défiance).
Chez son successeur François Hollande, si son capital confiance s’élevait à 55% en juin 2012, il ne fit que plonger pour atteindre un point bas à 11% en novembre 2016, avant de finir à 14% en mai dernier !
Enfin chez notre jeune président Macron, après des début très lyriques et prometteurs, et un capital confiance à 57%, force est de constater que la décote de popularité n’aura pas tardé non plus, puisque Kantar TNS l’estime à seulement 41% trois mois plus tard. Shocking?
En réalité, toute campagne électorale est orchestrée comme un plan d’action marketing. Tout est dans le concept, la promesse et dans son emballage médiatique. Plus la promesse et son emballage sont dopés – à grands renforts d’articles encenseurs et de débats tronqués – et plus dure sera la chute dans les sondages. Alors qu’on entend ici ou là que décidément, les Français « ne savent pas ce qu’ils veulent », on peut tout de même s’interroger sur le bénéfice d’une telle opération de marketing politique. Autrement dit : à qui profite l’esbroufe ? Mais il est plus confortable de se dire que, décidément, les Français « sont des veaux » !
Et puis il y a cette question centrale : la confiance ! Petit détail : il ne s’agit pas de mesurer la confiance des Français dans leur boulanger, leur garagiste ou leur coiffeur ! Le Président de la République n’a pas la « main » comme l’artisan ou l’entreprise qui nous fournit un produit ou un service…dont on pourrait directement juger de la qualité ! Subtile notion de confiance, alors que le politicien est ce dont les français ont le moins confiance !!
Soit. Mais quand même, le bon sens voudrait qu’on le laisse un peu « tranquille », le président de tous les Français. Le temps de se mettre au travail et faire ses preuves… comme tout bon professionnel. Sauf que l’obsession du court-terme et le passage du septennat au quinquennat empêchent tout temps de réflexion et de préparation. Bref les dés sont pipés et l’exercice du pouvoir devient quasiment impossible.
A moins, bien sûr, qu’il ne soit réduit à un exercice de communication permanente, puisque le faire-savoir semble plus important que le savoir-faire ? Dans cette veine-là, notre nouveau président dispose de sérieux atouts, étant donné sa grande proximité avec les actionnaires du CAC40, notamment les principaux propriétaires des grands médias français…
Laurent
Je suis loin d’être macroniste mais vous avez tout à fait raison d’écrire de laisser à ce Président du temps au temps pour faire ses preuves ; concernant son soutien par les financiers et les médias, voire le patronat l’information est passée pendant la campagne, il suffisait de s’informer au travers de la presse et des nombreux mails reçus de divers organismes plus ou moins bien intentionnés, et malgré cela il a représenté plus de 20% des suffrages au 1er tour ….. …. ; ne pas oublier également qu’ il est loin de représenter la majorité des français car leur choix s’est essentiellement fait par défaut au fait qu’il était, au 2ème tour, le candidat face au Front National !!! Il a été élu face à Marine Le Pen, et « En marche » constitué essentiellement de candidats plutôt inconnus est devenu majoritaire à l’Assemblée Nationale … Il a donc toute légitimité pour oeuvrer selon la ligne qu’il a fixé et/ou qu’il fixera demain …. Espérons seulement que sur l’Europe, le redressement de nos finances publiques, et une certaine réindustrialisation de notre pays il n’en restera pas au stade des intentions comme ses prédécesseurs ..;
C’est ce que je souhaite pour l’avenir de notre Pays et de nos enfants et/ou petits-enfants.