Chris de Morro, sur gas2.org, a retracé la nouvelle acquisition automobile des forces de police de Dubaï. Une petite révolution dans les Émirats Arabes Unis.
Oubliez les Subaru Impreza ou les Megane RS en France. Oubliez aussi les Dodge Challenger de 360 chevaux de la maréchaussée américaine ! Exit les Porsche de la Polizei germanique ou même les Nissan GT-R d’Abu Dhabi. A Dubaï, la dernière folie de l’administration locale se prénomme i8. Ce petit état immensément riche a craqué pour ce coupé sportif munichois, au prix unitaire de 136 000 dollars.
Cette béhème qui cache sous son capot quelques centaines de chevaux bi-énergie, prêts à en démordre avec les contrevenants les plus huppés !
Le jeu du chat et de la souris dans les émirats est en train, lui aussi, de monter en gamme. Ainsi à Sharjah, à quelque vingt kilomètres au Nord de Dubaï, a-t-on déjà légiféré pour contraindre les automobilistes les plus pauvres à laisser tomber leur cher véhicule et prendre d’autres moyens de transport. Quitte à froisser les prudes esprits occidentaux, c’est ce qu’on appelle avoir le courage de ses convictions politiques.
Car on ne rigole plus vraiment, au pays du pétrole, avec la congestion du trafic routier ! Sous pression concurrentielle, Dubaï tente à son tour de flatter l’égo des riches citoyens au volant de leurs bolides luxueux et surpuissants. Car au fond, si les forces de l’ordre s’équipent en voitures de sport, c’est bien à la fois pour « faire autorité », pour dissuader les fous du volant de rouler trop vite, et pour leur renvoyer l’image d’un lieu « pas comme les autres ».
Seulement le nouvel achat des forces de police locales, cet hybride mi-essence mi-électrique de respectivement 231 et 131 chevaux, a de quoi déconcerter. De quoi faire jaser les plus conservateurs exploitants pétroliers. Signe des temps, les pétromonarchies ne peuvent plus rester les bras croisés, assis sur leur tas d’or noir. Il y avait eu la création de Masdar, vitrine technologique à vocation « durable », ses bâtiments futuristes comme ses moyens de transport électriques et automatisés. Rebelote, Dubaï joue sur la mode de l’automobile hybride tout en respectant son positionnement forcément haut de gamme.
Mais que Dubaï n’imite pas trop ses voisins émiratis dans sa chasse au surplus de voitures sur ses routes. Car ce faisant, n’envoie-t-il pas au reste du monde, encore hésitant, l’image de celui qui scie la branche (automobile) sur laquelle toute l’industrie du pétrole et des transports s’était tant reposée ? A moins qu’il s’agisse réellement d’une volonté d’ouvrir la voie, pour une nouvelle façon de vivre en ville ? Paris au XIXème siècle avait ouvert de larges avenues sous un certain Haussmann. Après bien d’autres cités modernes en Europe ou aux États-Unis, voici Dubaï, sélectionnant à son tour ses automobilistes. La liberté de mouvement… ça se mérite !
Laurent