Société : l’art de se raconter des histoires

Depuis très longtemps, l’Homme adore trouver une justification à ses actions.  Qu’il s’agisse de conquêtes guerrières, d’explorations ou d’exploitations, l’Homme a toujours su se raconter des histoires !

Dans l’épopée de Gilgamesh, pour construire son palais idéal, splendide, il doit détruire une forêt de cèdres non moins sublime. Mais le jeu, nous dit-on, en valait la chandelle. L’homo sapiens a très vite développé une capacité particulière, celle de se raconter des histoires. Cela passe par les mythologies et les religions. Cela passe aussi par nos capacités à nos décharger de nos responsabilités.

Notre imaginaire collectif a permis de systématiquement nous déculpabiliser en accusant l’autre, selon une trame historique truffée de conflits de voisinage. Le progrès technique a permis à l’humanité de passer progressivement de quelques millions d’individus sur Terre à mille fois plus, de nos jours. Ce progrès technique a – au passage – engendré d’innombrables saccages : environnementaux, humains. En passant par l’exploitation de ressources (bois, minerais, eau, charbon, pétrole…) souvent non renouvelables ou très fragiles malgré leur abondance (eau…) !

Mais la Cité désigne le coupable, responsable de ses difficultés (les barbares, les Chinois, etc.) C’est une construction culturelle qui nous poursuit aujourd’hui, face à un problème (migrants, terrorisme, etc.) Collectivement nous serions tous démissionnaires. Du sommet de l’État à l’état-major des armées, le risque d’effondrement du système est dans tous les esprits. Mais l’état d’esprit dominant, la soif de richesse et de consommation, semblent empêcher nos gouvernants d’agir. Évidemment, de temps en temps, une b.a. est concédée et tout le monde applaudit. A l’instar de ladite « sage décision » d’abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes. Et après ?

Des boucs-émissaires à tous les coins de rue

La liberté fait partie de nos mythologies collectives. La démocratie serait un optimum pour faire passer nos grandes croyances. La consommation libre, quasi illimitée d’énergie, quoique physiquement impossible, a été jusqu’ici possible par la défausse permanente des uns envers les autres. Des concepts nés près de deux siècles, comme la lutte des classes, n’ont fait qu’aggraver le déni de réalité ! Nos petites ou grandes rivalités nous ont peut-être détourné de l’essentiel, dans un état de diversion permanente. Aujourd’hui, la financiarisation du monde, la mondialisation et la vie à crédit participent au déni de réalité. Reconstruire directement sur les ruines, c’est peut-être le nouvel horizon de la civilisation urbaine mondialisée, d’après certains esprits libres.

En attendant, nous fonçons semble-t-il tête baissée, méga-deals en avant, et beaux discours claironnés du côté de Davos. Pourtant qui y prête encore attention ? Qui au fond continue de croire en ces belles promesses venues d’en haut ?

Laurent

 

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