En route vers l’I.A.

I.A. : Intelligence Artificielle (A.I. en anglais). Après la lame de fond de la mondialisation et celle d’Internet, voilà l’ultime péril. Un tsunami bien plus vaste par ses effets sur l’économie et tout ce qui a trait à l’économie : de l’éducation (en amont, préparatoire de la vie active économique) jusqu’à la mort ou presque (intelligence artificielle au chevet des malades, en fin de vie…) Nul ne serait à l’abri, à tout moment de son existence…

Artifice moderne d’une société qui ne sait pas où elle va, mais fonce droit devant, tête baissée, l’Intelligence Artificielle est un concept bien à la mode. L’avènement de l’I.A. a été longuement pressenti par l’industrie culturelle de la science fiction (de Blade Runner à Matrix, de l’Odyssée de l’espace à Terminator). Son arrivée fut annoncée il y a bien longtemps par les bandes dessinées de DC Comics et autres Marvel.

Matrix

The Matrix

L’ironie de l’histoire de l’I.A. c’est qu’elle se soit autopromue « intelligente », dans une vision positive à même de faire croire (sans besoin de preuves) à un énième progrès humain dans sa connaissance (via notamment le Big Data et les Algorithmes) et dans sa performance (progrès de la médecine dite « individualisée », où la machine aura très clairement surpassé l’homme dans ses diagnostics). Comment encore oser parler d’intelligence lorsque la technologie détruit et détruira (presque) tout sur son passage en matière d’emplois ? Et bien au-delà d’un Amazon ou d’un Uber…

Car l’I.A. et son effet de substitution (plus d’I.A. = nettement moins de main d’œuvre, y compris qualifiée) se présente devant nous comme le « deuxième effet Kiss Cool » dans nos sociétés déjà en état de choc depuis la déferlante de la mondialisation (concurrence globale sur tous les marchés, de l’emploi inclus) et du numérique (robotisation et automatisation conduisant à la suppression de milliers d’emplois dans quasiment tous les secteurs d’activité, de la banque à l’automobile en passant par les services rationalisés et passés « en ligne »).

Mais où est donc passée la liberté des individus et des communautés d’individus, de prendre en main leur propre avenir ? A quoi ressemblera une société dans laquelle tout un chacun, la peur au ventre, ne pensera qu’à sauver sa peau coûte que coûte ? Quelle école pour préparer les générations futures à cette nouvelle terre brûlée ? Y a-t-il un sauveur, un contre-pouvoir, une issue de secours ?

 

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Siège du groupe Alibaba à Hangzhou. Photo Thomas Lombard

Nous sommes de nouveau confrontés à nous mêmes, à notre soi-disant créativité sans limites. Et notre côté « bricoleur », mi-alchimiste, mi-savant fou. Est-ce par sincère inquiétude ou par cynisme que le fondateur du site chinois Alibaba (grand acteur d’un commerce hautement automatisé, déshumanisé et très friand d’I.A.) a déclaré ses plus sombres prévisions pour la société de demain, empêtrée dans l’Intelligence Artificielle un peu à l’image de l’intrusive matrice du film The Matrix ?

L’Intelligence Artificielle ressemble parfois à une religion, parfois même à une secte. Le problème avec ce genre de phénomène est que ses partisans sont souvent tellement auto-convaincus qu’il n’y a que cela qui compte pour l’avenir. Ils en deviennent totalement aveuglés et bien incapables de modération. Et pourtant, la modération voudrait que certaines limites soient posées, sous la responsabilité officielle du législateur. Or le législateur, comme souvent face au progrès technique, apparaît bien largué, ignorant et fortement perméable aux lobbies.

Pendant ce temps-là, le tsunami de l’I.A. trace sa route, droit devant !

Laurent

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