Le pouvoir des claques

Il fut un temps où l’autorité, qui de l’État, qui de l’Église, qui des parents, était omniprésente. Un temps où les claques pouvaient pleuvoir sur les individus sans que la société, dans son ensemble, ne s’en émeuve. Il suffit pour s’en convaincre de revoir des vieux films en noir et blanc, comme les Quatre Cents Coups de François Truffaut (1959).

Puis il y a eu les événements de mai 68 et ce slogan : il est interdit d’interdire. Une sacrée claque pour l’autorité ! Et cette illusion qu’il fallait laisser faire, avec toutes les dérives qu’on connaît. Notamment dans le monde de l’éducation, tant à la maison qu’à l’école. Qu’un prof s’aventure à donner un soufflet à un élève qui dépasserait les bornes, et tout s’écroule autour de lui. Aujourd’hui plus rien ne lui garantit le soutien de l’autorité de l’institution, encore moins de l’autorité des parents.

claque

On ne peut nier que les claques ne sont certainement pas la meilleure voie vers une éducation « non violente » et, pour reprendre un terme à la mode, bienveillante. Mais on ne peut pour autant nier que certaines « claques », celles que nous inflige parfois la vie, sont structurantes, déterminantes même. Un mal pour un bien ?

Les « claques de la vie » prennent racine dans des événements qui nous arrivent sans que l’on ait pu les anticiper, sans qu’on ait pu les éviter. Ce sont des obstacles, sur nos chemins rectilignes, tant dans la vie privée que professionnelle. Ces claques-là, elles ne viennent d’aucune main, d’aucun expéditeur clairement identifié. Mais elles font mal, car elles nous déstabilisent. Ce sont de vraies épreuves.

A condition de les accepter, ces claques-là peuvent nous aider. En fait elles sont une occasion en or. L’occasion de grandir, d’élargir notre horizon, d’éviter la routine. Aussi étrange que cela puisse paraître, ces claques-là méritent qu’on leur tende la main. Non par masochisme, mais pour apprendre à se remettre en question. Si parfois ces incidents de parcours – qui ne sont pas totalement des erreurs de parcours – nous font mal, c’est parce que sur l’instant on croit être tombé à terre. Mais de la terre à l’humus, de l’humus à l’humilité, il n’y a qu’un pas. Même si l’humiliation, elle aussi, n’est jamais loin !
L’actrice Marina Foïs, actrice caméléon au parcours tout sauf rectiligne, est récemment revenue sur son passé et ce qu’elle a appris de la vie. Elle considère que ces « claques » sont vitales dans ce qu’elles offrent comme énergie pour arrêter d’écouter ses certitudes. Car avec le temps chacun de nous peut s’ankyloser, se raidir et s’enfermer dans sa vision du monde et de soi-même. Mais lorsque s’approche le vent contraire, c’est un signe qu’il est temps de réellement se reprendre en main.
Laurent
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