La folie de l’outdoor

L’outdoor, cette somme hétérogène d’activités de plein air, est un secteur porteur, très porteur. Bien au-delà des chiffres du marché du « sportswear » et de l’équipement outdoor. Échappatoire naturel de nos vies modernes emmurées, bétonnées, artificialisées. Avec l’outdoor, exit la clim et les revêtements synthétiques. Exit le vis-à-vis avec le voisin d’en face, la rue d’en face, le quartier d’en face. Il n’y a plus qu’un face à face magique, transcendantal. Que l’on soit face à un panorama maritime, montagnard ou face à l’immensité des plaines ou du désert…

Le corps, reconnecté au monde naturel et donc à l’essentiel, rejoint l’esprit. L’esprit, pacifié, s’extasie devant le spectacle grandeur nature, en technicolor ! Il faut dire que la carte postale est toujours magnifique. Une simple plongée dans un magazine outdoor (ils sont nombreux, généralistes ou spécialisés dans telle ou telle activité) suffit à être pris de vertige. Tourner quelques pages suffit à susciter une envie d’ailleurs, à provoquer la rêverie.

Et si l’outdoor ou, plus largement, la relation homme-nature, était l’antidote aux bobos modernes, y compris le burn out ? Ce qui est sûr, c’est que la beauté du monde a toujours inspiré les hommes. Les paysages, la faune, la flore, les éléments, ont toujours stupéfait les hommes et ont de tout temps nourrit la création artistique.

En pleine nature, le silence est un fabuleux remède. Il ouvre les portes de la pensée, pour mieux la libérer. Le silence, même ponctué de quelques bruits naturels (vent, eau, etc.), nous fait oublier le bruit assourdissant de l’activité industrielle et de ses machines, ses artifices.

L’outdoor est donc une manière très moderne de respirer au sens propre comme au sens figuré. Il évacue le stress et booste notre confiance. Car la confiance n’existe pas sans relation à notre environnement. Car on sait bien que la seule confiance en soi, en un soi coupé du monde, ne peut suffire. Selon Tristan Garcia, auteur de « La vie intense, une obsession moderne« , l’intensité est ce qui caractérise le plus le monde moderne.

Outdoor 2

Yosemite National Park

Avec l’intensité, l’accélération, concept défini par Helmut Rosa, sociologue allemand, pousse au crash individuel (burn out) autant que collectif (crises économique, sociale, environnementale). Mais voilà que pour oublier cette perspective plutôt tragique, tout un chacun se rue vers une vie intense, dans tous les compartiments de la vie (professionnelle et privée).

Alors il ne faut pas s’étonner que l’outdoor soit tant en vogue. Un outdoor qui mélange adrénaline, liberté, recherche de performance (penser à la grande mode du trail et de l’ultra-trail !) et conserve, en toile de fond, l’incroyable beauté du monde. L’outdoor qui ratisse large, de la pratique sportive populaire au star system des grandes compétitions (après la saison des trails viendront les X-games et consorts à la sauce Red Bull).

Et pour maintenir une part de rêve inaccessible, le monde de l’outdoor n’hésite pas de flirter avec l’univers – si naturel par essence – des aventuriers, façon Mike Horn et ses nombreux records sous toutes les latitudes. Que ce soit par procuration ou bien de notre propre fait, l’outdoor, photographié ou filmé, étincelle sur nos réseaux sociaux. Quoi de mieux pour épater les copains ?

Bon week-end !

Laurent

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s