Le surinvestissement éducatif

École Montessori, école Steiner, méthode singapourienne… le « marché » de l’éducation alternative se porte bien, entre innovations et retour aux sources (Maria Montessori nous ramène tout de même à la fin du XIXème siècle !) Comment se fait-il que l’on porte aujourd’hui une telle attention à l’éducation de nos enfants ? Est-ce simplement le signe de l’échec de l’éducation nationale ? Ou le signe d’attentes surréalistes de la part de parents anxieux ?

Montessori is not dead

Maria Montessori, née en 1870 en Italie, poursuit des études malgré l’opposition paternelle, afin de devenir médecin. A l’époque cette orientation professionnelle était réservée aux hommes. Maria se rebelle et finit non sans mal par exercer la psychiatrie, auprès d’enfants dits « retardés mentaux ». Elle est affligée par le sort qui leur est réservé, par l’absence de jeux et par l’absence d’efforts en vue de les faire progresser. Maria porte ensuite son attention aux enfants « normaux » en Italie. Elle va ensuite créer de nombreuses « maisons des enfants », et fonde en 1929 l’Association Montessori Internationale « pour le plein développement de l’être humain ».

En désaccord avec l’évolution politique de son pays sous Mussolini, elle se voit contrainte par deux fois à fuir le faschisme. Après être partie en Espagne, elle fuit le régime du Général Franco et termine sa vie aux Pays-Bas où elle décède en 1952, âgée de 81 ans. Aujourd’hui, la méthode Montessori demeure une grande source d’inspiration partout dans le monde. L’héritage de Maria Montessori reste une référence pour de nombreux parents et enseignants.

Investissements d'avenir

Dans un monde caractérisé par la course à la compétition et par l’incertitude face à l’avenir, les attentes des parents pour leurs enfants sont particulièrement élevées. Rien d’étonnant à ce les parents exigent « le meilleur » pour leur progéniture. D’un côté, il persiste cette impression que le système éducatif est défaillant voire déclinant. Ce qui pousse à réagir ! De l’autre, chaque parent est confronté à une vision anxiogène de l’avenir, déjà fortement semé d’embûches.

Le surinvestissement à l’ère post-moderne

En somme, dans une société aux prises avec le chômage de masse, les risques sanitaires et environnementaux et le terrorisme (pour ne citer que ces risques-là), les enfants semblent incarner notre espoir ultime. D’où d’importantes attentes non seulement en termes de compétences mais aussi en termes de savoir-être.

Les aspects éthiques, comportementaux, font partie de ces nouvelles attentes. Le développement personnel et le vivre ensemble font partie des exigences des parents envers l’institution scolaire. Mais pour autant, chaque parent devrait apprendre ou réapprendre à « balayer devant sa porte ». Et ne jamais oublier que  à la maison, que le sens des limites et de la coopération s’inculquent très tôt, bref qu’il faut aussi montrer l’exemple et ne pas trop « sous-traiter » le savoir-être.

Laurent

 

Une réflexion sur “Le surinvestissement éducatif

  1. Cet article me fait penser à une phrase que j’ai entendue dernièrement et que je cite de mémoire : « Au lieu de se demander quelle planète nous allons donner à nos enfants, demandons-nous plutôt quels enfants nous allons donner à la planète. »

    Je fais le lien avec l’article suivant. Les adultes, pour la plupart, ne changeront ni d’habitudes ni de bulles cognitives. Moi-même, si vous me permettez de me prendre pour exemple, je ne me ferai jamais à l’écriture inclusive, mes connexions synaptiques ne s’en remettraient pas. Mon institutrice non plus, sans doute.

    L’éducation est elle-même, au fond, une bulle cognitive.

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