J’peux pas, j’ai Compliment !!

Des cours de compliments à Brentwood (Los Angeles) ou un petit rituel quotidien de dix minutes dans la classe de Chris Ulmer, à Jacksonville, en Floride. Outre-Atlantique, on rigole, tant nous baignons encore pour beaucoup dans un monde éducatif plus distant et moins chaleureux.

Alors que la rigueur et la discipline (« tiens-toi bien » à la maison, dans la rue et à l’école) n’ont pas dit leur dernier mot, il semble qu’aux États-Unis, les expérimentations vont bon train, au bénéfice des enfants. Au pays d’Hollywood, la confiance en soi et l’estime de soi sont deux valeurs cardinales. D’où une grande attention portée au bien-être des plus jeunes, et un flux permanent de good job! et autres well done!

Compliments pour tous

Le système éducatif américain est nettement moins monolithique et centralisé qu’en France. Il est le reflet d’un pays immense tant par sa taille que par ses contrastes culturels, sociaux et économiques. Des expatriés français chez l’Oncle Sam ont parfois perçu l’école primaire U.S. comme une grande récré, un monde des Bisounours (La La Land en américain). C’est un peu comme si Français et Américains n’avaient pas les mêmes priorités entre savoir et savoir-être, ni la même définition du vivre ensemble…

Et pourtant, la bienveillance est dans l’air du temps, et la France, pas plus que le reste du monde, aurait encore beaucoup à apprendre dans ce domaine. Développer la coopération et l’esprit d’équipe plutôt que l’individualisme forcené et la compétition permanente, cela exige probablement de savoir, en tant qu’enseignant, descendre un peu plus de son piédestal. Admettre qu’on ne sait pas tout et que les jeunes peuvent désormais effectuer un fact checking à la vitesse de la lumière. Admettre aussi qu’en se rapprochant d’eux, dans le respect du rôle de chacun, on n’aurait rien à perdre.

Apprendre dans le plaisir, apprendre dans le jeu, au fond les Américains n’ont rien inventé. Montessori et consorts l’avaient pratiqué un siècle avant tout le monde ! Mais est-ce aller trop loin que d’instituer des moments de gratification, des séries de compliments en mode automatique ? Que peut-on craindre derrière cette pratique déroutante ici, normale là-bas ?

Peut-être craint-on qu’une jeunesse surprotégée soit moins bien préparée à digérer la frustration ? La coolitude à l’américaine s’accompagne, il est vrai, d’une surconsommation alimentaire de plus en plus précoce, version open bar, sans oublier d’autres substances facilement disponibles sur le « marché scolaire » ou périscolaire.

Laurent

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