Un ver(t) dans le fruit de l’Élysée ?

Dans un de ses essais, Jacques Attali décrivait un monde au futur hyper-concurrentiel et inégalitaire à souhaits, une société duale avec ses gagnants et ses perdants de la mondialisation. Il entrevoyait un monde toujours plus libéral, faisant « l’apologie de la déloyauté » pour tout type de contrat social (mariage, consommation, emploi, etc.)

La tension entre le marché, mondial et sans limite par nature, et la démocratie, limitée dans l’espace, allait déboucher sur des poussées de fièvre protectionniste et nationaliste. Jacques Attali entrevoyait donc une société composée de milliards « mercenaires déloyaux » et une généralisation de la précarité, y compris au travers du cyber espace.

Enfin, l’auteur imaginait, un peu partout dans le monde, des poussées de fièvre extrémistes ponctuées de terrorisme aux diverses revendications, notamment un terrorisme vert. Des dictatures écolo pourraient même survenir au gré des événements planétaires, notamment climatiques…

Stratégie de débauchage

Retour en 2019. Le score dit historique des mouvements environnementalistes, qui font écho aux marches pour le climat et autres klimastrejk n’ont semble-t-il pas laissé la majorité présidentielle indifférente. De nouvelles promesses de verdissement politique sont déjà annoncées. Verdissement en mode green washing ou coming out idéologique ?

Utopie ou pragmatisme ?

En France, elle a été dure à tourner, la page de la démission de Nicolas Hulot. Cet ex-ministre et personnalité préférée des français, qui avait accumulé un record d’arbitrages défavorables, illustrant le peu d’intérêt gouvernemental, à Matignon comme à l’Élysée, pour les questions environnementales. Depuis, un transfuge du parti EELV et ex-dirigeant du World Wildlife Fund pour la France, a franchi le Rubicon. Pascal Canfin est un spécialiste des questions mêlant environnement et finance internationale. Au sein de l’ONG puis du think tank WRI (World Resource Institute), il a œuvré pour séduire les zinzins (les investisseurs institutionnels) et autres fonds privés pour enfin développer la finance verte.

La question qui se pose aujourd’hui tant au sujet de Pascal Canfin que de ses idées en faveur de la défense de l’environnement est de savoir s’il s’agit d’une nouvelle priorité ou de nouvelles paroles en l’air ! Pour qu’un état d’urgence environnementale se réalise, nul doute que la venue de telle ou telle tête d’affiche de l’écologie ne changera guère un système sclérosé par ses grands corps d’état et la prééminence de Bercy.

Au-delà, tout n’est que spéculation, bruits de couloir, belles postures et jolies phrases.

Des mots, encore des mots, toujours des mots, comme sur les bancs de l’ENA !

Laurent

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