Les fonds de tiroir du pétrole

Matthieu Auzanneau, journaliste, spécialiste d’écologie et d’économie (curieux mélange des genres) a publié en 2015, aux éditions La Découverte, « Or noir, la grande histoire du pétrole ». Alors que d’autres auteurs ont depuis longtemps montré du doigt notre folle addiction à cette « huile de pierre » et tissé des liens entre économie et géopolitique, cet auteur a

D’après Matthieu Auzanneau, il y a déjà longtemps (une génération environ) que la courbe de la consommation de pétrole et celle des découvertes de nouveaux gisements se sont croisées. Après avoir extrait l’or noir le plus accessible, il a fallu aller toujours plus loin, en profondeur. Après le « deep water », place à l’ultra deep water. Sans oublier, évidemment, le gaz et pétrole dit « de schiste ». Cette découverte a totalement changé la donne pour la première puissance économique mondiale.

En effet, les États-Unis sont devenus exportateurs nets de pétrole, ce qui devrait être rapproché avec leur attitude moins véhémente au Moyen-Orient. Qu’elle semble loin la guerre du pétrole en Irak et 2003 ! C’était avant la ruée vers les hydrocarbures non-conventionnels. A l’époque, le brouhaha médiatique avait masqué un fait trivial : la guerre, en Afghanistan puis en Irak, officiellement au nom de la lutte anti-terroriste, était menée par un pur produit de l’industrie pétrolière. En effet, aux côté de Donald Rumsfeld à la Défense, un certain Dick Cheney, PDG de l’entreprise para-pétrolière Halliburton, de 1995 à 2000 devenait secrétaire d’état de l’administration Bush Junior.

Aujourd’hui, les puits de pétrole ont dépassé leur pic de production. L’approche scientifique du club de Rome dans les années 1970 sur les ressources « finies » a donné lieu à des courbes « en cloche ». Plus dur sera la chute, et il n’est pas impossible que le déclin de l’économie mondiale, ou du moins son ralentissement, ne soit qu’un effet secondaire du ralentissement global de la production d’hydrocarbures. Après le déclin pétrolier en mer du Nord ou en Algérie, quel sera le prochain territoire à basculer ? Pour la Syrie, le cap a déjà été franchi vers 2002. D’où, selon l’auteur, la réduction du système de protection sociale dans le pays gouverné par Bachar el Assad.

Idem pour la crise économique et sociale au Venezuela ou au Yémen. Évidemment, dans une industrie aussi puissante que celle du pétrole, il y aura toujours des optimistes pour promettre des lendemains qui chantent, que ce soit en aller forer du côté de l’Arctique ou même en Antarctique…

Laurent

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