Donald a déclaré, il y a un mois, la guerre au Coronavirus. Un corps étranger gênant la campagne présidentielle. Des Américains, pris de panique, ont fait baissé les ventes de la bière éponyme. D’autres citoyens se sont armés, préventivement, craignant des actes de vandalisme dans le pays. La peur a donc gagné le pays qui se croyait plus fort que les autres…
Les États-Unis ont beau ne pas être une île, ils ont beau être membre de l’OMC depuis le début, être l’un des grands promoteurs du commerce intégré, de la mondialisation des échanges. Dans les esprits, demeure un complexe de supériorité, forgé dans le travail acharné et la guerre permanente. Un des effets secondaires du patriotisme américain, c’est peut-être ce sentiment d’être au-dessus du lot, poursuivant une mission divine.

Le mal est-il étranger, extérieur à nous ? C’est en tout cas ce qui a justifié tant de guerres, tant de luttes dans tout l’Histoire. La vieille propagande du bien contre le mal. Pourtant, si on regarde de plus près, le mal n’est pas vraiment étranger, extérieur, importé. Le mal est en nous, au cœur de notre société. Avec une urbanisation galopante, partout, la concentration de la population est en nous. Premier talon d’Achille, facteur majeur de la propagation virale. Le vieillissement de la population est en nous, surnommé parfois le papy boom. Et non pas un phénomène démographique importé de je ne sais où !
What else? La baisse de l’espérance de vie en bonne santé en en nous. Réalité terrible si on la rapproche de la fameuse courbe probabiliste, qui montre combien, justement, ce sont les plus âgés les principales cibles du Covid-19 (15% de mortalité parmi les plus de 80 ans touchés par le virus). L’étranger permet bien souvent de se dédouaner, de rejeter la faute sur l’autre. L’étranger nous lave de tout soupçon, alors que les États-Unis, comme l’Union européenne d’ailleurs, sont les grands complices de toutes les crises structurelles qui secouent le monde contemporain.
Laurent