Le multitasking est-il humain ?

L’informatique et sa puissance de calcul exponentielle ont permis au monde entier d’entrer dans l’univers du multitasking. Les progrès côté matériel et logiciel ont ouvert un boulevard au travail multitâche. Quelle merveilleuse possibilité d’effectuer plusieurs tâches en parallèle. Un grand bond en avant, des gains de temps et une souplesse inédits ! Mais avant de s’imposer aux humains et avant d’apparaître dans les CV de certains candidats, le multitasking a d’abord été réservé aux ordinateurs.

Dans le sillage du télétravail, de la flexibilité entre le temps de travail et le temps pour soi, le multitasking paraît aujourd’hui incontournable, symbole de modernité. Sauf que dans les faits, le multitasking n’est pas toujours un souhait. La sollicitation permanente du cerveau humain engendre souvent un stress qui peut épuiser.

L’exigence de performance professionnelle, la pression liée au risque du chômage, les incertitudes, rendent le multitasking à la fois indispensable au quotidien (volonté de garder le contrôle) et périlleux (risque à terme de burn-out). Est-ce la technologie de l’information qui a provoqué l’embrasement du multitasking ? Ou est-ce la culture post-moderne, son volant d’incertitudes et d’injonctions sociales (sois performant, sois agile, au travail comme à la maison) qui ont mis le multitasking sur un tel piédestal ?

Garder le contrôle ou lâcher prise ?

L’outil préféré des multitaskers est le smartphone. Son format de poche et sa puissance offrent des possibilités inégalées de gestion parallèle vie professionnelle-vie privée. Sans oublier l’échappatoire des jeux (Candy Crush) et des réseaux sociaux (Tik-Tok, Instagram…), qui sont un peu la cerise sur le gâteau.

Sauf que… Notre cerveau est-il vraiment capable de suivre le rythme effréné que lui impose la technologie ? Dans quelle mesure le travail dit multitâche offre-t-il vraiment des gains de productivité ? Les neurosciences ont déjà mesuré une perte d’efficacité, une baisse de la qualité du travail à partir de trois tâches simultanées. Ce qui réhabilite l’importance de se concentrer, donc de réduire au maximum le nombre de tâches traitées dans une période donnée.

Les erreurs et la fatigue mentale sont donc un frein naturel au travail multitâche. Historiquement, les hommes se sont accomodés de cet état de fait en recrutant des secrétaires et autres assistantes. Ils se sont aussi accomodés de leurs propres limites en laissant Madame gérer de nombreuses tâches ménagères !

Laurent

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