Il peut y avoir débat, mais il semble bien que la France ait toujours été à l’avant-garde dans deux domaines : la gastronomie et le cinéma. La première est une vieille dame et il serait bien hasardeux d’en déterminer une date de naissance ! La gastronomie française, c’est la classe internationale, avec ses stars – comme au cinéma. Et voilà le lieu de toutes les discussions et de toutes les rumeurs. Un lieu au départ teinté d’élitisme : le restaurant. Restaurant. Un nom laissé tel quel – respect! – par nos voisins anglo-saxons. Un nom décliné aux quatre coins du globe.
Le restaurant est un exercice de style bien français. Un concept nouveau au XVIIIème siècle : on mange à une table individuelle. On n’est ni chez soi ni invité chez un proche, on est dans un lieu public. On sort ! Et la grande nouveauté, c’est d’avoir le choix. Choix dans le menu (fini le plat unique), choix de l’heure et choix de la table (fini les tables collectives façon taverne). Révolutionnaire !
Le restaurant comporte à la fois une dimension aristocratique puis bourgeoise dans son essence, et une dimension forcément populaire et démocratique par la suite. Voir le film franco-belge Délicieux, qui sort dans les salles (heureusement ré ouvertes !) le 8 septembre…

A propos de salle, justement, en voilà une autre invention bien française : le cinématographe. Comme pour le restaurant, une tension dès ses débuts entre élitisme et popularité. Comme pour le restaurant, une opposition avec le style anglo-saxon (du fast-food à Hollywood, il n’y a qu’un pas !) La qualité, le terroir, le style. La France regorge de spécialités culinaires comme de spécialités du 7ème art. Elle a aussi, pour l’un comme pour l’autre, ses critiques et ses magazines spécialisés. Puisqu’on vous dit que c’est culturel.
Au ciné ou au resto, on retrouve la famille ou les amis. C’est une fête, une forme exquise de vivre ensemble. Mais quand arrive la crise sanitaire et qu’arbitrairement cinémas et restaurants se retrouvent portes closes, car devenus non essentiels et risqués, la sanction nous semble injuste. Empêcher de vivre, rogner ces petits plaisirs de la vie au nom de la protection sanitaire : cherchez l’arnaque !
Laurent